Cuba va élargir à partir du 4 juin l'accès public à internet avec l'ouverture de 118 «salles de navigation» dans tout le pays, mais en continuant d'écarter tout accès privé aux particuliers, a annoncé mardi le ministère des Communications.

Les 118 salles seront ouvertes dans les principales villes de l'île, et «d'autres s'y ajouteront progressivement», selon une résolution du ministère publiée au Journal officiel et reprise par les médias locaux.

Dans ces salles, tout particulier pourra obtenir un accès à internet pour 4,5 dollars l'heure (et 1,5 pour le courrier électronique), contre 6 dollars actuellement dans certains grands hôtels, indique le ministère. Le salaire mensuel moyen des Cubains est de 19 dollars.

Ces 118 salles s'ajouteront aux quelque 200 déjà existantes, dans des hôtels et des succursales de l'entreprise publique de télécoms, Etecsa. Certains bureaux de poste proposent également un accès au courrier électronique.

Sans préciser si l'accès à internet sera filtré ou non, le ministère souligne que ces services seront accessibles «uniquement à partir des salles de navigation», écartant ainsi une commercialisation du service à domicile, comme le réclament les opposants qui dénoncent une forme de censure dans un pays où tous les médias sont contrôlés par les autorités.

Selon les statistiques officielles, le nombre d'usagers d'internet a atteint 2,6 millions en 2011, sur une population totale de 11,1 millions d'habitants, un taux de pénétration d'internet parmi les plus bas d'Amérique latine.

Les autorités maintiennent un accès à internet limité à un «usage social»: universités, administrations, services publics et certaines professions comme les médecins et les journalistes.

En raison de l'embargo imposé par les États-Unis à Cuba depuis 50 ans, l'île n'avait qu'un accès satellitaire à internet jusqu'à l'arrivée, en février 2011, d'un câble sous-marin de fibre optique posé par son allié politique, le Venezuela.