Le site internet du Financial Times (FT) a été attaqué vendredi par un groupe de pirates informatiques se présentant comme «L'armée électronique syrienne» (Syrian Electronic Army, SEA), favorable au régime de Damas, comme l'avaient été de nombreux médias avant lui.

«Plusieurs blogues du FT et des comptes de réseaux sociaux ont été affectés par des pirates informatiques et nous travaillons actuellement à régler ce problème le plus rapidement possible», a indiqué le quotidien économique dans un communiqué.

En fin de matinée, le message «L'Armée électronique syrienne était là» apparaissait à l'écran lorsque l'on tentait de se connecter sur l'un des blogs du site du quotidien des affaires.

Un message apparemment publié par le groupe de hackers pro-régime sur l'un des comptes Twitter du journal, FT Technology News, accusait le Front Al-Nusra, une organisation islamiste liée à Al-Qaïda en Syrie, d'avoir «exécuté des citoyens innocents».

Ce message renvoyait vers une vidéo sur YouTube où l'on pouvait voir des hommes cagoulés et attachés être abattus d'une balle dans la tête par des individus masqués, criant «Allah Akbar» («Dieu est grand»), dans une zone non localisée.

Ce compte a été fermé peu après.

Des pirates se revendiquant de la SEA avaient déjà attaqué plusieurs sites de médias, dont début mai le site internet satirique américain «The Onion», le compte Twitter de l'agence de presse américaine Associated Press (AP) fin avril en diffusant le faux message: «Deux explosions à la Maison Blanche, Obama blessé».

Le 26 février, le compte Twitter du service photo de l'agence française AFP (Agence France-Presse), diffusant notamment des photos liées au conflit syrien, avait également été piraté.

En mars, trois comptes Twitter de la BBC avaient eux aussi été attaqués.

Le groupe de pirates a également déclaré être à l'origine par le passé d'attaques des sites Sky News Arabia et Al-Jazeera Mobile, ainsi que d'autres sites internet de différents gouvernements dans la région.

La SEA affirme sur son site internet qu'elle défend «le peuple arabe syrien» contre «les campagnes menées par les médias arabes et occidentaux».