Yahoo! a renoncé à acquérir le contrôle du site français de vidéo Dailymotion devant l'opposition du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg à voir ce joyau de la haute technologie française passer en mains étrangères, selon le Wall Street Journal.

L'opération aurait été la plus importante pour Yahoo! depuis l'arrivée à sa tête de Marissa Mayer, il y a un an, remarque le WSJ sur son site internet.

Le refus français a été officialisé le 12 avril lors d'une réunion à Paris où participaient M. Montebourg, le numéro deux de Yahoo! Henrique de Castro et le directeur financier de France Télécom Gervais Pellissier.

France Télécom --dont 27% du capital reste détenu par les pouvoirs publics français- détient la totalité du capital de Dailymotion mais souhaite réduire sa participation dans le site de vidéos.

«Je ne vais pas vous laisser vendre l'une des meilleures startups françaises», a lancé M. Montebourg à M. Pellissier, à en croire le WSJ.

«Vous ne savez pas ce que vous faites!», aurait-il alors ajouté.

Depuis, les efforts menés pour sauver la transaction ont échoué, ajoute le quotidien économique, même si France Télécom est toujours ouvert à un accord.

Dans un communiqué publié mardi soir, M. Montebourg a affirmé que France Télécom devait mettre en place un partenariat équilibré pour Dailymotion.

Officialisant les négociations menées avec Yahoo!, le ministre a regretté que les deux groupes «n'aient pu aboutir à la conclusion d'un accord satisfaisant pour l'ensemble des parties».

Son souhait était «qu'un partenariat entre Yahoo! et Orange soit construit sur une base équilibrée, mutuellement bénéfique pour les deux entreprises», a-t-il précisé.

Arnaud Montebourg a ajouté que son ministère était «attaché à créer les conditions optimales du développement international de Dailymotion».

Selon le WSJ, Yahoo! souhaitait initialement racheter 75% de Dailymotion, avec une option pour acquérir la totalité du capital, alors que le gouvernement ne voulait pas aller plus loin que 50%.

Dailymotion est un petit concurrent du site YouTube, qui appartient au géant américain de l'internet Google.

D'après le cabinet comScore, 2,5 milliards de vidéos y sont visionnées par mois.