Il faut croire que les dérapages médiatiques des dernières tragédies ont laissé des traces.

Quelques minutes après l'annonce de deux explosions à Boston, les avertissements fusaient déjà sur Twitter: «Attention avant de divulguer de fausses informations, soyons vigilants, allons aux sources avant d'appuyer sur RT.»

Comme le disait le chroniqueur du Washington Post Ezra Klein, «ce que nous savons hors de tout doute actuellement, c'est que c'est horrible. Mais attention avant de retweeter ce que les gens pensent savoir».

Il faut dire que la fusillade à l'école Sandy Hook de Newton, en décembre dernier, a donné lieu à la diffusion de plusieurs fausses informations. Pensons à l'identification du mauvais suspect, Ryan Lanza, frère de l'auteur du carnage, dont la page Facebook a circulé durant plusieurs minutes. Ou aux mauvaises informations à propos de sa mère - on la disait enseignante à l'école - ou du déroulement du drame.

On le sait, les réseaux sociaux ont tendance à s'emballer quand survient un incident majeur. Et lundi après-midi n'a pas fait exception: on a dit que les victimes étaient toutes des familles de Newton assistant au marathon; qu'il y avait eu une autre explosion à la bibliothèque JFK liée aux deux premières bombes; qu'il y avait au moins cinq bombes dans la ville; qu'un individu originaire de l'Arabie saoudite avait été arrêté (il a seulement été interrogé). On a même vu un faux compte Twitter qui prétendait recueillir des fonds pour les victimes.

Toutes ces informations ont circulé sur Twitter, mais ont rapidement été rectifiées et n'ont pas donné lieu à des reportages erronés dans les médias, à l'exception du New York Post qui a parlé de 12 morts et qui a fait référence à l'arrestation du supposé suspect d'Arabie saoudite.

Chose certaine, c'est vers Twitter qu'une fois encore tous les regards se sont tournés pour obtenir de l'information de première main et suivre le déroulement des événements de minute en minute.

Plusieurs témoins de l'explosion - dont le grand patron de l'application de géolocalisation Foursquare, Dennis Crowley - tweetaient leurs impressions ainsi que des photos et des vidéos en direct des lieux de la tragédie.

Twitter a également été utilisé par plusieurs journalistes pour prendre contact avec des témoins de première ligne. C'est également sur Twitter que plusieurs coureurs ont avisé leurs proches qu'ils étaient sains et saufs.

Enfin, même le maire de Boston, Tom Menino, a utilisé Twitter pour diffuser des informations en provenance du compte officiel du bureau du maire, ainsi que des instructions à l'intention des résidants de Boston. En cas de tragédie, on dirait bien que le réflexe Twitter est là pour rester.