Environ 500 salariés d'Amazon ont manifesté mardi sur le plus gros site allemand du géant de la distribution en ligne, selon le syndicat Verdi, qui se bat pour de meilleures conditions de travail et prépare des grèves sur plusieurs sites dans le pays.

La manifestation de mardi à Bad Hersfeld, plus gros des sept centres de distribution d'Amazon en Allemagne, a réuni 500 personnes, sur plus de 3000 employées sur place, a indiqué à l'AFP Heiner Reimann, porte-parole de Verdi.

«C'est super», a-t-il commenté, «compte tenu du fait que c'est le premier mouvement social de tous les temps chez Amazon en Allemagne, nous ne savions pas à quoi nous attendre».

Le syndicat des services veut obtenir que les salariés d'Amazon soient rattachés à la convention collective du secteur de la distribution, mais plusieurs discussions avec la direction n'ont pour le moment mené à rien.

Sur un autre site d'Amazon, à Leipzig, les membres de Verdi ont voté à 97% vendredi en faveur d'une grève.

La forme qu'elle va prendre et sa date ne sont pas encore connues.

Quelque 2000 personnes sont employées à Leipzig, dont 800 avec des contrats à durée déterminée.

Une consultation similaire du personnel va être organisée avant la fin du mois à Bad Hersfeld, a expliqué M. Reimann. Le résultat du scrutin devrait être connu fin avril.

Amazon affirme payer un salaire horaire de 9,30 euros la première année, puis plus de 10 euros.

À Leipzig, Verdi réclame un salaire plancher de 10,66 euros de l'heure.

En février Amazon avait défrayé la chronique après un reportage diffusé sur la chaîne de télévision publique ARD sur les conditions de travail à Bad Hersfeld.

Le reportage montrait les contrôles tatillons auxquels étaient soumis notamment les intérimaires employés par la société.

Ces contrôles étaient le fait d'une société de surveillance, avec laquelle Amazon a depuis cessé de faire affaire.

L'Allemagne n'a pas de salaire minimum généralisé, et les salaires sont négociés par les partenaires sociaux par branche.

Seuls les employeurs signant ces conventions sont toutefois tenus de s'y tenir.

De manière générale les intérimaires, auxquels des sociétés à l'activité cyclique comme Amazon ont largement recours, sont en outre nettement moins bien payés que les autres réguliers, dénoncent les syndicats.