Chaque nuit, près de 60 000 personnes trouvent un toit chez l'habitant grâce au site internet de location d'hébergements Airbnb, qui, avec son logo bleu et banc aux lettres aériennes, est devenu un symbole dans le monde «de l'économie partagée».

Évolution technologique oblige, tout le monde peut désormais trouver via internet et les réseaux sociaux une flopée de biens et de services en location pour quelques jours, voire quelques heures. Un bon moyen de ne pas acheter quelque chose dont on n'aura l'usage que sur une courte durée. Par exemple: une perceuse électrique, il en existe 80 millions aux États-Unis, mais sa moyenne d'utilisation est de 13 minutes dans toute une vie...

«L'économie partagée, pour moi, est une économie dont les gens sont le moteur», explique Brian Chesky, 31 ans, diplômé d'une école de design et l'un des trois cofondateurs d'Airbnb, à l'occasion du festival des nouvelles technologies South by Southwest (SXSW) à Austin, au Texas.

«En juin 2010, j'ai déménagé de mon appartement et depuis, j'ai été la plupart du temps sans domicile fixe», raconte-t-il.

«Je vis dans des appartements de la communauté Airbnb et je fais chaque semaine le «check in» dans un nouvel endroit de San Francisco», où est basée la compagnie.

«C'est le meilleur moyen de prendre le pouls, la clé est de toujours tester votre propre produit», ajoute-t-il devant des centaines de jeunes entrepreneurs venus l'écouter raconter son expérience et sa collaboration avec ses deux associés, Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk.

Développement en Asie

Créé en 2008, Airbnb est une communauté en ligne où des utilisateurs peuvent trouver chez l'habitant une chambre, un appartement, une maison, voire un tipi ou un igloo pour quelques nuits ou semaines.

Chaque propriété est photographiée par des professionnels embauchées par Aibnb dont les clichés viennent enrichir le contenu du site Airbnb.com. Les locataires peuvent poster leurs commentaires sur l'accueil qu'ils y ont reçu.

Côté argent, les locataires paient aux particuliers des prix pour une nuit souvent bien en-dessous de ceux proposés par les grandes chaînes d'hôtels, tandis qu'Airbnb prélève une commission sur ces montants.

Le nom «Airbnb»? Il vient de l'appellation des matelas pneumatiques que Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk proposaient à des sous-locataires dans les années 2000 pour parvenir à payer le loyer de leur appartement.

Airbnb, qui dit proposer des logements dans 30 000 villes et 192 pays, tente de développer sa présence en Asie de l'Est et du Sud-Est, où il vient d'ouvrir un bureau à Singapoure, explique à l'AFP Brian Chesky.

«L'Asie est encore une zone très nouvelle pour nous, à part l'Australie. Nous nous concentrons sur Tokyo et Seoul».

En Asie, Brian Chesky reconnaît qu'il y a encore des différences culturelles à surmonter, certains particuliers restant réticents à l'idée de partager avec des étrangers une partie de leur logement.

«Mais le plus surprenant, ce n'est pas à quel point les gens sont différents, mais à quel point ils se ressemblent».