Il va falloir un «dialogue national» aux États-Unis sur la protection des données sur internet, a estimé mercredi le directeur général du groupe de commerce en ligne eBay, John Donahoe.

«La protection des données est une question très importante», a-t-il souligné lors d'un petit déjeuner organisé par le Wall Street Journal à New York.

«Il va y avoir, à un moment donné dans les prochaines années, un seuil de déclenchement, et nous allons avoir un dialogue sur ce qui sera acceptable ou pas», a-t-il ajouté, jugeant ce dialogue «nécessaire» en particulier pour éviter «qu'on régule trop et ralentisse l'innovation».

«Il vaudrait mieux l'avoir de manière proactive maintenant», a-t-il encore dit.

La croissance de l'usage d'internet va de pair avec la collecte d'énormes quantités de données sur leurs utilisateurs par les géants de la toile.

La prise de conscience s'est intensifiée ces dernières années, comme l'ont montré par exemple les polémiques autour de la confidentialité des contenus publiés sur le réseau social en ligne Facebook.

L'Union européenne est notamment en train de modifier sa législation sur la protection des données pour l'adapter à l'ère d'internet.

Aux États-Unis, l'affaire Petraeus, du nom du chef de la CIA obligé de démissionner après la découverte de courriels prouvant une liaison extraconjugale, avait aussi suscité l'an dernier des questions sur la protection de la vie privée sur internet.

M. Donahoe a reconnu qu'il y avait «d'énormes opportunités pour utiliser les données» afin de personnaliser l'offre faite aux internautes, mais assuré que son groupe ne partageait pas avec des tiers ses données sur ses utilisateurs si ceux-ci n'avaient pas donné leur accord.

Il a toutefois souligné que le modèle d'activité de son entreprise «fonctionne sans partager de données», plus facilement celui d'autres groupes fondés sur la publicité ou la socialisation.

Et eBay «respecte les lois des pays» où il est actif, a-t-il rappelé.

«Il n'y a pas de garantie absolue de protection de la vie privée (...) si vous avez fait quelque chose d'illégal, nous ne pouvons pas arrêter un ordre de justice», a-t-il noté.