Plusieurs régimes autoritaires utilisent la technologie d'une entreprise américaine pour surveiller, filtrer et censurer les données sur internet, affirment des chercheurs canadiens dans une étude.

Ces logiciels et ces technologies développés par la société Blue Coat Systems, basée en Californie, ont déjà été utilisées par la Chine, la Russie, le Venezuela et d'autres pays qui suscitent des «inquiétudes en matière de droits de l'homme», note le département Citizen Lab de l'université de Toronto.

Ces chercheurs ont analysé pendant plusieurs semaines, jusqu'à janvier 2013, 61 logiciels nommés ProxySG et 316 outils PacketShaper «ayant des fonctionnalités particulières qui permettent de filtrer, censurer, et surveiller».

Ces outils ont été utilisés par l'Egypte, le Koweït, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l'Afghanistan, le Bahreïn, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, le Kenya, le Liban, la Malaisie, le Nigeria, la Russie, la Corée du Sud, Singapour, la Thaïlande, la Turquie, et le Venezuela.

Les chercheurs soulignent «le besoin d'un examen approfondi des utilisations des produits de Blue Coat par (ces) pays» et suggèrent de «regarder de plus près la prolifération mondiale de ces technologies d'information et de communication».

Les fournisseurs «devraient songer à dire clairement et publiquement à quoi servent leurs outils. Et nous espérons que Blue Coat saisira l'occasion de ce rapport pour expliquer comment ils s'assurent que leurs outils ne sont pas utilisés pour violer les droits de l'homme».

Le laboratoire canadien a publié ce rapport après que des technologies similaires de Blue Coat avaient été découvertes en Syrie en 2011.

Sollicitée par l'AFP, Blue Coat n'était pas immédiatement en mesure de répondre.

Selon son site internet, l'entreprise propose «des produits qui apportent la visibilité, l'accélération et la sécurité requises pour optimiser et sécuriser les flux d'information reçus par n'importe quel utilisateur ou réseau, n'importe où».