Depuis (presque) tout a changé. Débats liés à l'Obamacare et éclosion du tea party ont propulsé les républicains sur les réseaux sociaux.

Depuis (presque) tout a changé. Débats liés à l'Obamacare et éclosion du tea party ont propulsé les républicains sur les réseaux sociaux.

Retour en 2008: la domination des démocrates sur internet est écrasante. Sur Facebook, Obama frôle les 2,5 millions de supporters le jour de l'élection.

McCain en a cinq fois moins. Même rapport de force sur Myspace, un réseau qui compte à l'époque. En plus d'avoir une chaîne youtube, Barack Obama affiche 118 000 «followers» sur Twitter, très loin devant son rival.

Difficile à croire et pourtant: le 4 novembre 2008, le jour de l'élection, l'équipe du républicain n'a pas envoyé le moindre tweet!

Quatre ans après, les démocrates dominent toujours numériquement: sur Twitter, Barack Obama affiche quinze fois plus d'abonnés que Mitt Romney. Mais les républicains sont de plus en plus nombreux et sont très impliqués: les démocrates ne sont plus seuls.

«En 2008, le parti démocrate était tellement en avance sur les républicains qu'ils décidaient seul de ce qui était discuté sur les réseaux sociaux», se souvient Ron Schott, expert des réseaux sociaux pour l'agence Sprink Creek.

«Depuis, les républicains ont fait des ajustements, ils ont investis sur les réseaux sociaux pour se mettre au niveau même si les démocrates auront toujours une avance: ils sont arrivés plus tôt», ajoute l'expert.

Le tea party a investi les réseaux sociaux

«Les militants du (mouvement ultra-conservateur) tea party sont passés par là. Ils ont repris la recette d'Obama en 2008 pour s'organiser, en s'appuyant sur internet pour se retrouver sur le terrain», explique à l'AFP Benoît Thieulin, l'ancien monsieur internet de la candidate socialiste Ségolène Royal en 2007, auteur d'un rapport sur la campagne d'Obama sur internet en 2008.

Le site freedomworks, le réseau social du tea party, propose par exemple un «freedom connector», une application sophistiquée conçue pour que les militants ultra-conservateur puissent se retrouver état par état, conté par conté, en s'appuyant sur Facebook.

Dans la foulée de l'éclosion du tea party, «les républicains ont refait une partie de leur retard au moment des élections de mi-mandat en 2010 en bénéficiant notamment de l'arrivée des retraités sur les réseaux sociaux. Les retraités, en plus, ont du temps et de la constance», note M. Thieulin.

Au moment de la discussion au Congrès sur la réforme santé d'Obama, «les parlementaires républicains, très présents sur les réseaux sociaux, ont fait en sorte de mener le débat national et ils s'en sont très bien sortis», explique à l'AFP Zach Green, dirigeant de l'agence 140Elect qui conseille les hommes politiques sur twitter.

45% des followers d'Obama sont à l'étranger

Reste que les followers d'Obama sont 20 fois plus nombreux. Mais seulement 55% des personnes qui suivent @BarackObama vivent aux États-Unis alors qu'ils sont 89% pour @MittRomney, selon les statistiques transmises à l'AFP par l'agence Peekyou. Et les suiveurs de Romney sont plus impliqués.

«Pour mesurer l'influence et le niveau d'engagement de leurs partisans, il faut regarder combien il y a de retweets par tweets et là on se rend compte, qu'en moyenne, Romney est plus influent qu'Obama», note Zach Green.

Une illustration: lors de la dernière semaine d'octobre chaque tweet de @MittRomney a été retweeté 1.333 fois en moyenne. Ceux d'Obama, 918 fois, selon les statistiques de 140Elect. Une autre: côté colistiers, le républicain Paul Ryan est près de deux fois plus suivi que le vice-président Joe Biden.

«En 2012, républicains et démocrates ont une présence comparable sur twitter», tranche Melissa Roxas du site d'analyse Topsy.com.