Le secteur de l'internet résiste à la crise en étant non seulement «l'un des seuls secteurs de croissance» mais aussi une «infrastructure vitale» pour l'économie mondiale, relève l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

«Les connexions sans fil sont l'élément-clé de cette expansion récente» et future de l'internet, selon un rapport publié jeudi, au terme d'une étude menée auprès des 250 premières entreprises du secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) au sein de l'OCDE, qui représente les pays riches.

À titre indicatif, l'organisation comptait fin décembre 2011 667 millions de connexions sans fil, soit plus du double des connexions fixes (315 millions) recensées à la même date dans la zone.

Alors qu'environ 70% des foyers de l'OCDE ont un accès de plus en plus rapide et de moins en mois cher à internet, «50 milliards» de supports mobiles (tablettes, ou téléphones intelligents) y seront commercialisés d'ici à 2020 et dix fois plus y seront en circulation, «à terme», selon les prévisions de l'opérateur suédois Ericsson, citées dans ce rapport.

Cette tendance a été amorcée dans la période récente où revenus, recrutements et investissements en recherche et développement dans le secteur des TIC «n'ont pas cessé de croître tout au long de la crise», malgré un «léger repli» en 2009, constate l'OCDE.

Le développement de l'internet mobile a pris une part non négligeable dans cet essor, avec des revenus augmentant en moyenne de 6% par an entre 2000 et 2011 pour les 250 entreprises scrutées par les analystes de l'OCDE.

Ces sociétés ont aussi employé plus de 14 millions de personnes en 2011, soit un bond de 6% par rapport à l'année précédente, avec une progression moyenne de près de 2% par an, sur la décennie 2000 à 2011.

Dans le sillage de la crise des «subprimes» en 2008, le chiffre d'affaires global des 250 sociétés a toutefois reflué de plus de 3% sur un an à quelque 4000 milliards de dollars.

Mais en 2011, le même panel d'entreprises a vu le total de ses revenus progresser de 5% sur un an, à plus de 4600 milliards de dollars, soit près de 240 milliards de plus qu'en 2010.

Outre un gros gisement d'emplois et de revenus, l'internet reste aussi, malgré la crise, l'un des secteurs les plus innovants.

Les 250 sociétés-pilotes ont ainsi investi en moyenne plus de 1,2 milliard de dollars sur la seule année 2011 dans leurs branches «recherche et développement», ce qui représente un effort supplémentaire de près de 6% par rapport à l'année précédente.

Et sur la période 2000/2011, la progression moyenne annuelle des investissements dans l'innovation, pour le panel observé, s'établit à environ 3%.

Autre signe de la bonne résistance des TIC, après une chute spectaculaire de leur rentabilité nette en 2008 (-44% sur un an) qui fut la conséquence directe du choc des «subprimes», la reprise pour les 250 premières sociétés de l'OCDE a été prompte et solide.

Ainsi en 2010, elles affichaient un bénéfice net moyen de 1,6 milliard de dollars, apprécié de 44% en un an, et plus que doublé en deux ans. Les comptes de 2011 révèlent toutefois un reflux (-17%) de la rentabilité qui ne semble pas peser lourdement sur la progression annuelle moyenne de 6% enregistrée sur la décennie 2000-2011.

Le développement de l'Internet mobile a bel et bien dopé le secteur des high-tech, et à bien des égards l'économie mondiale dans son ensemble, dans une période d'instabilité économique et financière persistante, concluent les analystes de l'OCDE.

Et les investisseurs semblent partager ce constat. Ils ont d'ailleurs fait des TIC une de leurs cibles privilégiées, à telle enseigne que ce secteur a attiré l'an dernier plus de 50% de la totalité du capital d'investissement disponible aux États-Unis, qui reste «le premier marché mondial», selon l'OCDE.