Le système de cartographie de Google marie de plus en plus le réel au numérique, en sollicitant la capacité des internautes à enrichir et corriger les plans fournis dans les «Google Maps» de quelque 200 pays.

«Nous voulons pouvoir fournir des cartes, quel que soit l'endroit où vous allez, afin de savoir ce qui se trouve à proximité et de les transmettre de façon rapide et interactive», explique le vice-président de Google Earth and Maps, Brian McClendon.

Pour cela, Google permet désormais aux internautes de corriger, actualiser ou enrichir ses cartes dans plus de 200 pays, dont la Pologne et l'Ukraine, les deux derniers pays où l'outil Map Maker a été lancé.

C'est en 2008 que Google a commencé à solliciter le savoir des internautes avec l'outil Map Maker lancé en Inde, où les détails sur les rues des villes étaient maigres, voire inexistants.

«Il y avait des endroits du monde où, même dans les grandes villes, la carte était essentiellement une page blanche», se rappelle le responsable produit de Map Maker, James Kelly.

«Nous avons développé l'outil de telle sorte qu'il ne permette pas seulement d'ajouter quelques routes, mais aussi d'ajouter de nombreux détails comme les limitations de vitesse et les voies cyclables», dit-il. «Nous avons aussi fait en sorte qu'on puisse ajouter des commerces et d'autres points de référence», comme des aires de jeux, des stationnements ou des chemins de randonnée.

Il suffit de quelques minutes pour que les changements soumis par les internautes via Map Maker soient vérifiés et inclus sur les plus de 800 000 sites qui utilisent les cartes Google Maps.

«Au début, nous avions conçu Map Maker pour les pays en développement, et puis nous l'avons développé», explique M. McClendon à l'AFP. «Nous voulons absolument qu'il y ait un accès à Map Maker partout dans le monde.

Des milliers de cartographes bénévoles répartis dans le monde étudient et approuvent les changements proposés par des internautes.

Quand c'est nécessaire, des images satellites, des commentaires publics ou des informations saisies par les voitures Street View de Google sont sollicités pour vérifier les modifications.

En revanche, les frontières entre États ne peuvent pas être modifiées.

Cet outil est considéré par Google comme un atout dans la nouvelle bataille qui se joue autour des cartes en ligne, de plus en plus adaptées sur les téléphones et tablettes. Ces applications sont devenues indispensables à la plupart des mobinautes, et très précieuses à des commerçants ou des organisateurs d'événements qui peuvent les utiliser pour se signaler.

La fiabilité des cartes est devenue tellement essentielle que, d'après M. McClendon, elles peuvent constituer un critère de choix entre deux téléphones.

Cela risque de se vérifier avec la sortie à l'automne du système d'exploitation iOS6 pour iPhone et iPad, pour lequel Apple a décidé de ne plus préinstaller les cartes Google, préférant les remplacer par des produits développés en interne.

«Une grande quantité de l'information dans le monde est de nature géographique», note encore M. McClendon. «Pouvoir se fier aux informations, et se déplacer avec une carte du monde exacte, cela fait une grosse différence».

«Les services de géolocalisation et les cartes sont des atouts-clés dans les services de téléphonie mobile», a effectivement noté récemment un analyste du cabinet NPD, Ross Rubin.

Lors de la présentation d'iOS6 en juin, de nombreux analystes avaient noté que le nouveau service de cartes d'Apple associé au service d'assistance vocale Siri pourrait concurrencer le moteur de recherche de Google, qui reste préinstallé dans les iPhones et iPad, en permettant de trouver facilement des restaurants ou salles de spectacle à proximité, d'acheter des billets, etc.