Outrés par le comportement des Industries Lassonde à l'égard de la petite entreprise Olivia's Oasis, les internautes ont sauté dans l'arène du 2.0 en gazouillant et en bombardant de commentaires la page Facebook d'Oasis, la marque de jus propriété de Lassonde. D'où est parti ce feuilleton?

Selon Guillaume Brunet, associé de Substance stratégies, le moment de la diffusion de l'article a été l'élément déclencheur de ce tsunami médiatique. «L'article a été publié lors d'un long congé, celui de Pâques, où les nouvelles d'envergure se faisaient rares, explique M. Brunet. Si la nouvelle était arrivée au moment où le Canadien procédait à une transaction majeure, il est clair que cette histoire aurait eu moins d'impact», a-t-il ajouté.

Pour la spécialiste des médias sociaux Michelle Blanc, que Lassonde vient d'embaucher à titre de consultante, l'article contenait des éléments émotifs qui ont interpellé non seulement le lectorat, mais aussi des personnalités influentes. «L'article présentait plusieurs faits favorables à la plaignante, explique-t-elle. Guy A. Lepage, suivi par plus de 100 000 personnes sur Twitter, personnalité importante aux yeux de la population, s'est exprimé sur le sujet. Ça aide.»

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Selon M. Brunet, Lassonde a réagi tardivement, le 7 avril. À la base, l'entreprise aurait dû analyser toutes les options possibles avant même qu'un juge rende son verdict. Cela lui aurait permis de réagir rapidement. «Il faut dire sur Facebook, sur Twitter, qu'on entend les commentaires, qu'on a pris connaissance de l'article, et ne pas attendre 12 heures après la publication de l'article.»

Mme Blanc trouve toutefois intéressante la réaction du président de Lassonde, Jean Gattuso, qui anime depuis mardi matin un blogue sur le site de l'entreprise. Selon Mme Blanc, cette réaction s'ajoute aux stratégies que Lassonde était déjà en train de mettre au point pour les réseaux sociaux avant l'éclatement de cette affaire.

Toujours est-il que, malgré un dénouement positif pour Olivia's Oasis, les grands gagnants, aux yeux de Mme Blanc, sont les consultants en réseaux sociaux: «C'est un travail qui mérite d'être valorisé. Cette histoire envoie un signal clair aux entreprises: il faut commencer à penser aux réseaux sociaux.»