La suspension par Twitter de plusieurs comptes satiriques ou parodiant Nicolas Sarkozy a provoqué lundi de très nombreuses réactions sur le réseau social de microblogues Twitter.

«Dans un mouvement sans précédent en France, le réseau Twitter a suspendu quatre comptes d'utilisateurs Twitter entre le 16 et le 18 février 2012. Le point commun de ces comptes est leur caractère parodique et caricatural de la campagne présidentielle du président sortant Nicolas Sarkozy», a dénoncé l'association Internet Sans Frontières (ISF), se disant «préoccupée par la censure politique opérée par ce réseau social à moins de 62 jours de l'élection présidentielle française».

«Conformément aux règles de Twitter, nous n'avons fait que signaler les comptes qui représentent un risque d'ursupation du nom de Nicolas Sarkozy, et donc d'une usurpation d'identité telle que l'interdisent les règles de Twitter», a réagi un des responsables de l'équipe internet du candidat UMP. «Ces règles sont celles qu'accepte tout internaute qui s'inscrit sur le site de microblogues», a-t-il ajouté.

Le signalement d'un site, «tout le monde peut le faire auprès de Twitter dès lors qu'il y a usurpation de nom et ce, quelle que soit la raison, qu'il s'agisse de critiquer, de parodier ou même de soutenir», a-t-il expliqué à l'AFP.

Sollicité lundi par l'AFP, Twitter n'avait pas donné suite en début de soirée.

«Parler de censure politique orchestrée par Twitter nous semble toutefois largement exagéré», a commenté pour sa part Numerama, site d'information consacré au numérique.

«Il s'agit plus probablement d'une utilisation massive et soudaine des outils qui permettent aux internautes de dénoncer un compte "abusif". Si les dénonciations sont suffisamment nombreuses, le compte est automatiquement suspendu par Twitter», explique Numerama.

Parmi les comptes ainsi suspendus, on compte ceux de @MaFranceForte, @ForteFrance, @SarkozyCaSuffit et @_NicolasSarkozy.

«Ce dernier est celui dont la fermeture fera sans doute le plus polémique, puisqu'il avait été créé dès septembre 2010, et qu'il était connu pour son caractère parodique, et décrit comme tel», souligne Numerama.

Pour ISF, ce compte «ne violait donc pas les conditions générales d'utilisation de Twitter, qui précisent qu'en cas de compte parodique, la mention précisant le caractère caricatural ou parodique du compte doit figurer dans l'intitulé de celui-ci».