Le site internet du Parlement européen a été attaqué jeudi matin par des pirates informatiques, ce qui a rendu son accès difficile, a-t-on appris auprès du porte-parole de l'institution.

«Ce matin le site du Parlement a été attaqué par des demandes massives de consultation», un phénomène qui est souvent l'oeuvre de machines manipulées par des pirates informatiques, a indiqué à l'AFP Jaume Duch, porte-parole du Parlement.

«Les pirates n'ont pas pénétré sur le réseau interne du Parlement qui a pu continuer à fonctionner normalement en interne», a-t-il précisé, soulignant que les services du Parlement européen avaient «pris les mesures qu'il fallait prendre et qu'une enquête a été lancée».

Il s'est refusé à préciser sur qui portaient les soupçons.

Sur sa page Facebook, le réseau de hackers Anonymous avait appelé à «cibler les actions sur la Commission européenne et le Conseil de l'UE (qui représente les États, ndlr)» en raison de la signature jeudi à Tokyo de l'accord commercial anti-contrefaçon ACTA.

Ils avaient toutefois précisé de ne pas cibler le Parlement européen, qui pouvait encore «toujours dire non à ACTA». De fait, les eurodéputés doivent encore se prononcer sur l'accord, probablement pas avant leur session de juin prochain.

Dans un communiqué, l'eurodéputé en charge du dossier au Parlement européen, le socialiste français Kader Arif, a dénoncé le fait que la Commission européenne ait signé cet accord jeudi, au nom de l'Union européenne.

«Je ne participerai pas à cette mascarade», a-t-il précisé, laissant ainsi entendre qu'il renonçait à être le rapporteur du Parlement à ce sujet.

M. Arif a tenu «à dénoncer de la manière la plus vive l'ensemble du processus qui a conduit à la signature de cet accord: non association de la société civile, manque de transparence depuis le début des négociations, reports successifs de la signature du texte sans qu'aucune explication ne soit donnée, mise à l'écart des revendications du Parlement européen pourtant exprimées dans plusieurs résolutions de notre assemblée».

ACTA est officiellement destiné à lutter contre la contrefaçon de manière très large: pour les médicaments, les marchandises contrefaites, mais aussi le téléchargement illégal.

Acta a été négocié entre l'Union européenne, les États-Unis, le Japon, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, Singapour, la Corée du Sud, le Maroc, le Mexique et la Suisse. Parmi les critiques, Reporters sans Frontières (RSF) avait jugé que ce traité pourrait menacer la liberté d'expression et d'information.