Du SMS de «Bonne année!» qu'on pianote sur son mobile au CV envoyé par courriel , les usages des internautes, surtout les plus jeunes, sont bousculés par la fréquentation assidue des réseaux sociaux comme Facebook qui tentent de s'imposer comme des plateformes multi-usages.

Si les Français ont envoyé plus d'un milliard de textos pour le Nouvel An (soit +21% sur un an), plusieurs opérateurs néerlandais ou suédois ont enregistré une baisse en volume des SMS échangés, parfois de plusieurs millions.

Parallèlement, certains opérateurs européens ont noté une explosion du trafic des données entre téléphones portables la nuit du 31 décembre, signe que les utilisateurs ont utilisé leur mobile pour leurs voeux... mais pour les envoyer via les réseaux sociaux, leur page Facebook par exemple.

«Ce n'est pas forcément la fin de l'âge d'or du SMS mais peut-être l'émergence d'une tendance au panachage: on envoie quelques textos aux personnes très proches, et on poste un message commun pour tous les autres via Facebook ou Twitter», résume à l'AFP Damien Douani, expert en nouvelles technologies de l'agence FaDa.

«Si on a 400 amis sur Facebook, on va envoyer 400 cartes de voeux en un clic», renchérit Olivier Ertzscheid, universitaire spécialiste de l'internet et maître de conférences à Nantes.

«Il y a une sorte d'hyper-déterminisme qui fait qu'on se retrouve contraints de souhaiter des voeux ou des anniversaires non pas à 15 amis très chers, mais à tous ses "amis" Facebook», résume-t-il.

L'universitaire met en relief «un effondrement de la valeur symbolique de certaines interactions sociales, comme fêter les anniversaires par exemple: les dates de naissance sont rappelées par l'algorithme de Facebook, et il est donc impossible de ne pas s'en souvenir».