La fin de non-recevoir opposée par le président russe Dmitri Medvedev sur sa page Facebook aux revendications de l'opposition qui exige l'invalidation des législatives a suscité des milliers de messages d'internautes furieux ou ironiques.

«J'ai honte de vous, Dmitri Anatolievitch! Je vous ai supprimé de mes contacts dans Twitter et je conseille aux autres d'ignorer votre avis comme vous le faites avec le nôtre», a écrit un internaute signant George Kurgin, dans l'un des quelque 12 000 messages visibles lundi après-midi sur la page du président russe.

Le chef de l'État, utilisateur affiché de l'internet et des réseaux sociaux, a choisi dimanche de réagir sur sa page Facebook aux manifestations sans précédent tenues la veille par l'opposition russe pour contester les résultats des législatives du 4 décembre, remportées avec plus de 49% des voix par le parti au pouvoir Russie unie.

Il y a indiqué avoir ordonné de «vérifier» les résultats électoraux, tout en soulignant n'être «pas d'accord» avec les revendications des manifestants, qui réclamaient l'invalidation du scrutin.

M. Medvedev avait incarné des espoirs de libéralisation en Russie avant d'annoncer en septembre qu'il renonçait à briguer la réélection pour permettre à son prédécesseur, l'actuel Premier ministre Vladimir Poutine, de revenir au Kremlin à la présidentielle de mars.

«On comptait sur vous. Hélas. Honte», s'est indigné dans un message Viktor Chernyshov.

«Vous êtes un lâche», a écrit Anna Kolesnikova.

«Si le président n'est pas d'accord avec son peuple, il démissionne», a écrit Valeri Viktorovitch Sergeïtchev.

Certains internautes, nettement moins nombreux, prenaient à l'inverse la défense du président.

«L'URSS faisait peur et suscitait le respect. Poutine et Medvedev veulent faire la même chose avec la Russie, il faut les aider au lieu de les critiquer», écrit ainsi Kristina Louniova.