La Chine a annoncé lundi le lancement d'une campagne contre les «fausses informations», les «faux journalistes» et les organes de presse «illégaux», qui s'inscrit dans un renforcement du contrôle de l'internet exercé par les autorités.

Les médias colportant des informations fausses ont «gravement perturbé l'organisation de la presse et de l'édition et ont porté atteinte à l'harmonie sociale et à la stabilité», a assuré dans un communiqué l'Administration générale de la presse et de l'édition (GAPP).

Seront par exemple considérés comme «faux journalistes» des employés d'un site internet menant une enquête sans accréditation de presse, a précisé cet organisme d'État.

La campagne, qui s'accompagne de consignes plus fermes aux médias officiels concernant les sources des informations, a débuté jeudi et durera jusqu'à la fin de l'année, a précisé l'Administration.

Fin octobre, les autorités avaient déjà ordonné un renforcement du contrôle de l'internet, notamment des réseaux sociaux, afin d'empêcher la publication de «rumeurs» et de matériel «vulgaire».

Le mois dernier, les dirigeants chinois ont adopté une directive visant à «protéger la sécurité» de la culture chinoise, lors du plénum du Parti communiste (PCC) au pouvoir.

Selon des observateurs indépendants, il s'agit pour une large part de renforcer le contrôle du Parti sur tous les médias, alors qu'une nouvelle génération de dirigeants doit arriver au pouvoir en Chine dans un an.

Avec un demi-milliard d'internautes, la Chine a de plus en plus de mal, en dépit d'une censure omniprésente, à contrôler le flux des informations et les critiques sur la Toile, moins facile à museler que la presse écrite.

Les services de propagande du PCC ont tenté ces dernières semaines de serrer la vis des sites de microblogues tels Weibo, lancé il y a seulement deux ans mais dont le succès a été fulgurant.

Par ailleurs, soucieux de concurrencer l'internet, des médias traditionnels se sont aussi enhardis, posant de nouveaux problèmes aux censeurs.