Des chercheurs de l'Université de Colombie-Britannique ont créé de faux profils Facebook avec lesquels ils ont réussi à voler des informations personnelles à de vrais membres.

En créant 102 profils dotés de photos et de statuts qui semblaient légitimes, les chercheurs ont envoyé 5053 demandes d'amitié à des membres de Facebook.

En six jours, 976 personnes ont accepté ces demandes, un taux de succès de 19,3%.

Par la suite, les chercheurs ont envoyé des demandes aux amis de leurs amis, obtenant alors un taux de succès de près de 60%.

Suivez Marie-Eve Morasse sur Twitter: @marieevemo

Plus une personne avait d'amis sur Facebook, plus elle était susceptible d'accepter la demande d'amitié d'un de ces robots.

Environ 250 GB de données personnelles ont été volées à plus de 3000 personnes au cours de l'étude, parmi lesquelles figuraient 500 000 dates d'anniversaire et 50 000 adresses de courriel.

Des robots «sociaux»

Pour parvenir à leurs fins, les chercheurs canadiens ont créé un réseau zombie de faux profils Facebook, à l'image des réseaux d'ordinateurs zombies qui servent à transmettre des virus informatiques.

Ces réseaux sont appelés des «socialbots» (contraction de «social» et «bots», pour robots).

Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont créé 102 de ces socialbots, qui étaient contrôlés par un logiciel. Leurs statuts étaient générés automatiquement en allant chercher sur le web des citations de gens connus.

Le système de défense de Facebook a fait pâle figure dans ce test, n'ayant réussi à identifier que 20% des profils conçus pour voler de l'information.

Le réseau social a réagi en qualifiant la recherche de «peu éthique». Ses conditions d'utilisation spécifient qu'il est interdit de créer de faux profils, une interdiction qui risque peu de décourager les fraudeurs.

De leur côté, les chercheurs assurent que toutes les données collectées dans le cadre de l'étude ont été encryptées puis détruites.

«Nous croyons que les infiltrations à grande échelle des réseaux sociaux en ligne est l'une des nombreuses cybermenaces - se défendre de telles menaces est l'une des premières étapes pour rendre, le web social plus sécuritaire pour des millions d'utilisateurs» écrivent en conclusion les chercheurs.

La recherche (format PDF)