Le ministre japonais de la Défense a assuré mardi qu'aucune donnée sensible n'avait été dérobée lors du piratage informatique visant Mitsubishi Heavy Industries (MHI), l'un des principaux fabricants d'armement au Japon.

«Nous ne sommes au courant d'aucune fuite de données importantes», a expliqué Yasuo Ichikawa lors d'une conférence de presse.

«Le ministère entretient des relations d'affaires avec cette entreprise, nous allons lui demander de revoir ses systèmes de sécurité informatique», a-t-il ajouté.

Le quotidien à grand tirage Yomiuri Shimbun avait affirmé lundi que l'attaque visant MHI, découverte à la mi-août, avait permis aux pirates de mettre la main sur des informations relatives aux centrales nucléaires et aux armements produits par l'entreprise.

L'entreprise a reconnu avoir été victime d'un virus informatique, mais a affirmé qu'aucune information liée à ses technologies ou à ses produits n'avait été saisie.

Le Yomiuri Shimbun a ajouté dans son édition de mardi soir que les pirates avaient utilisé des ordinateurs utilisant la langue chinoise.

Pékin a immédiatement rejeté tout lien avec cette affaire. "De telles allégations sont sans fondement", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

«Le gouvernement chinois veut coopérer avec les autres pays dans la lutte contre la cyber-criminalité, y compris le piratage», a-t-il insisté.

Un autre conglomérat industriel japonais actif dans le domaine militaire, IHI, a annoncé avoir été lui aussi victime d'attaques informatiques, évoquant un nombre croissant de courriels porteurs de pièces jointes infectées par des virus ces derniers mois.

«Nous avons réussi à éviter des dégâts importants. Nous vérifions nos systèmes de protection par précaution», a expliqué un porte-parole du groupe.

Dans une affaire distincte, l'agence de presse Kyodo a affirmé que les sites internet de plusieurs agences gouvernementales avaient été la cible d'attaques lundi, ce qui avait temporairement bloqué leur fonctionnement.

La police nationale a expliqué que de nombreux appels à perturber des sites japonais avaient été postés les jours précédents en Chine, afin de marquer le 80e anniversaire de l'incident de Moukden, un épisode ayant servi de prétexte à l'invasion de la Mandchourie (nord-est de la Chine) par l'armée japonaise en 1931.