Marina Fedorova veut «ouvrir les yeux des hommes occidentaux sur la réalité des choses, avant qu'ils ne soient arnaqués et aigris», a-t-elle dit à La Presse. Directrice de l'agence matrimoniale française Inter-Mariage, elle a écrit un Guide anti-arnaque très instructif.

Ses deux règles de base: ne jamais envoyer d'argent à une personne qu'on ne connaît pas et toujours se déplacer pour rencontrer les femmes dans leur pays. Autre indice: si la femme slave vous écrit d'abord, il y a 99% de chances que ce soit une fraude. Même danger si elle a le look d'un mannequin et qu'elle pourrait être votre fille.

Les voleuses slaves opèrent parfois seules, avec leurs vraies photos ou celles de vedettes russes. «Mais en majorité, ce sont des réseaux bien organisés, qui utilisent des photos de vraies femmes», a indiqué Mme Fedorova. De belles demoiselles qui reçoivent un pourcentage des sommes volées contre l'utilisation de leur image.

Marc Chouinard, employé de l'entreprise de sécurité de courriels Vircom, juge «démoralisant de voir qu'il y a encore des gens qui se font attraper par ce genre de truc-là». Après qu'un membre de sa propre famille fut presque tombé dans le piège, il a créé le site www.stuvrai.ca pour mettre en garde «mononcle et matante qui sont sur le Net et ne sont pas trop experts».

«Ne vous méprenez pas, la personne à l'autre bout du clavier n'est pas la délicieuse Nina aux cheveux blonds bouclés», avertit le site. «Les trois plus importants trafics de pourriels qu'on voit sont liés aux trois plus grandes vulnérabilités humaines, a observé M. Chouinard. Il y a les médicaments, l'argent et l'amour.»