Facebook et les réseaux sociaux s'invitent de plus en plus dans les écoles. Ils sont même mis à contribution pour favoriser la réussite des élèves.

C'est le cas à l'école secondaire Henri-Bourassa, qui accueille quelque 2000 élèves à Montréal-Nord. Un projet pilote de «vitrine interactive» a été mis en place l'automne dernier. L'exemple sera bientôt suivi ailleurs dans la province.

Grâce à la collaboration de la Fondation Mobilys, qui travaille à faire de la réussite scolaire une mobilisation collective, l'école fait connaître ses initiatives et ses bons coups au moyen d'une courte vidéo diffusée dans les réseaux sociaux.

Elle invite les entreprises et le public en général à lui offrir du soutien, que ce soit en argent, en temps ou en dons de matériel, pour l'aider à atteindre ses objectifs.

L'école Henri-Bourassa, dont le taux de décrochage frôle les 30%, souhaite ainsi mettre l'accent sur le sport, la lecture et la musique pour favoriser la réussite des élèves.

«Je veux que les jeunes aient du plaisir, mais que les enseignants en aient aussi à venir à l'école. C'est mon leitmotiv», explique le directeur de l'école, Jean-François Bouchard.

Engagement

Un projet comme celui élaboré avec la Fondation Mobilys rehausse l'engagement des jeunes et, par conséquent, la réussite scolaire, croit M. Bouchard. Les jeunes sont fiers de montrer les réalisations de leur école.

«On est toujours en pente montante, lentement, mais sûrement», dit-il au sujet des résultats scolaires des élèves.

Au cours des trois prochaines années, le projet de «vitrines interactives» sera implanté dans 90 autres écoles du Québec, a annoncé hier la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp. D'ailleurs, le gouvernement contribue à l'opération à hauteur de 1,5 million de dollars.

«La réussite scolaire ne peut pas reposer seulement sur les épaules des professeurs; il faut qu'il y ait toute une communauté engagée aussi», affirme Mme Beauchamp.

Actuellement, 60% des jeunes n'obtiennent pas leur diplôme d'études secondaires.

Plusieurs éléments sont mis en place pour favoriser la réussite: faire de l'école un endroit agréable, notamment avec du sport et des activités parascolaires, réduire le nombre d'élèves en classe et créer des classes-répit pour accueillir les élèves handicapés ou en difficulté d'apprentissage et d'adaptation.

Mais au-delà de l'école, la société doit s'impliquer, croit Mme Beauchamp. «Il n'y en aura pas de solution magique. C'est vraiment une série de facteurs qu'il faut mettre en place pour la réussite des jeunes.»

Actions

En 2009, le rapport du Groupe d'action sur la persévérance scolaire, présidé par le président de BMO Groupe financier, Jacques Ménard, avait ciblé plusieurs actions à mettre en place pour favoriser la réussite des jeunes.

L'implication de la société civile en est une, croit M. Ménard. «Oui, le gouvernement a un rôle à jouer, le ministère de l'Éducation et les enseignants, mais les recherches nous prouvent que ce n'est pas suffisant. Il faut que l'ensemble de la société elle-même y croie.»

L'initiative de «vitrines interactives» suscite beaucoup d'intérêt, déclare pour sa part le président, directeur général et fondateur de Mobilys, Nicolas P. Arsenault, en précisant que des projets sont déjà en cours d'élaboration dans 14 écoles.