Portion la plus visible de l'internet pour des millions de gens à travers le monde, le World Wide Web, création de Tim Berners-Lee, a célébré son vingtième anniversaire au courant de la fin de semaine dernière.

Le 6 août 1991, dans les laboratoires suisses du CERN, un centre de recherche européen spécialisé dans la recherche nucléaire, Tim Berners-Lee mettait «en ligne» la première page web, accessible uniquement par les autres membres de son équipe de travail.

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Il aura fallu environ deux ans d'efforts à Berners-Lee pour par la suite créer le World Wide Web Consortium, ou W3C, qui a joué un rôle plus que déterminant dans l'émergence de ce nouveau protocole internet en fournissant des repères et des normes visant à régulariser la création de pages web par des tiers, afin qu'elles soient facilement accessibles à partir d'un navigateur web tout à fait ordinaire.

Il faut dire qu'à l'époque, les navigateurs web existants se résumaient essentiellement à Mosaic, un proche ancêtre du fameux Netscape Navigator des années 90, faisant lui-même partie de la lignée ayant donné naissance à la Fondation Mozilla, mère du navigateur Firefox, très populaire aujourd'hui.

Au fil des années, c'est toutefois Internet Explorer, apparu sur les talons du système Windows 95, qui a pris le dessus, au grand plaisir de Microsoft, mais au déplaisir de bien des concurrents, qui sont allés débattre en cour de la position dominante de Microsoft dans ce créneau.

La Toile, comme on l'appelle généralement au Québec, a largement évolué en 20 ans. D'Altavista à AskJeeves à Google, la guerre des moteurs de recherche de la décennie passée a lentement mais sûrement cédé la place à une guerre des plateformes sociales qui cache mal l'influence de la publicité dans l'essor de l'internet au sein des entreprises de partout dans le monde.

Aujourd'hui, personne ne remet en doute l'intérêt marketing manifesté par plusieurs grandes entreprises pour des extensions de noms de domaine comme .ibm ou .nike. Certains estiment même essentielles ces nouvelles extensions, comme le .quebec, qui pourraient redonner une présence web à certains groupes sociaux n'ayant pas l'autorité d'une véritable nation reconnue par l'ICANN.

Dans tous les cas, les 20 prochaines années promettent d'être tout aussi excitantes que les 20 dernières pour ces quelques lignes de code HTML. D'aucuns parleront de la démocratie et de la liberté d'expression comme ayant largement profité de l'émergence du World Wide Web, mais il ne faut pas non plus oublier que pour des pays comme la Chine et les États-Unis, la Toile se positionne désormais aussi comme le terrain de bataille de la prochaine décennie, d'un point de vue tant militaire que financier.