«D'accord maintenant que j'y suis, qu'est-ce que je fais?» Lu sur Google+, ce commentaire résume l'avis de plusieurs au sujet du nouveau réseau social. D'autres refusent carrément de s'y inscrire, ne sachant davantage ce qu'ils y feraient.

Lancé à la fin juin, le réseau social de Google a fait beaucoup jaser. D'abord parce qu'il n'est accessible que sur invitation, ce qui a inévitablement créé une demande accrue. Cette semaine, Google a annoncé que 10 millions de personnes s'étaient inscrites au réseau social.

Marianne Verville est sur Google+ depuis plus d'une semaine. Son métier a beau être de gérer les communications web d'un organisme, elle reste sceptique quant à l'utilité du réseau.

«Je n'ai pas trouvé ce que je cherchais, dit d'emblée la jeune femme. Je me demande si c'est pour être avec des amis ou suivre des gens au niveau professionnel. Si c'est pour tout ça, c'est un peu mêlant.»

Google mise justement sur la classification de nos relations interpersonnelles pour vendre Google+. Ses fameux «cercles» se veulent une reproduction de notre vrai réseau social. Les amis, les collègues, la famille, les gens qu'on n'a pas vus depuis 15 ans, tous peuvent être classés en catégories distinctes.

C'est d'ailleurs ce qui a séduit Marc Snyder, consultant en médias sociaux. «C'est une façon plus précise, plus granulaire de gérer nos contacts. Je n'aime pas l'utilisation du mot "ami" sur Facebook. Les gens que je retrouve sur Facebook, ce n'est pas vrai que ce sont tous mes amis» dit-il.

Trop de réseaux?

Après les blogues, LinkedIn, Facebook, Twitter et Foursquare, approche-t-on l'overdose? Ne risque-t-on pas de voir nos contacts publier la même chose, à différents endroits?

Marc Snyder fait une distinction entre sa vie numérique sur les différents réseaux sociaux.

«Je ne publie pas les mêmes choses aux mêmes endroits, dit le consultant. Pour moi le blogue, c'est encore le centre de mes médias sociaux. Le reste tourne autour de ça. Facebook, c'est pour les trucs de nature plus personnelle. Twitter, c'est à 99% professionnel. Google+ est en train de se faire une place là-dedans», explique le consultant.

Marianne Verville, qui utilise déjà LinkedIn, Twitter et Facebook, affirme que ses «besoins de socialisation» sont déjà comblés par d'autres services. Mais elle ne ferme pas la porte à utiliser davantage Google+ dans le futur.

«Je regarde. Ils vont peut-être s'améliorer, proposer différentes choses. Google+ pour entreprises sera peut-être ciblé, plus invitant», dit-elle.

Bien que des statistiques compilées sur le web laissent entrevoir que la plupart de ceux qui ont adopté Google+ sont des hommes qui ont un fort penchant pour la chose technologique, Marc Snyder croit que l'adoption par le grand public devrait se faire rapidement.

«Gmail, c'est la clé d'entrée pour Google+. Facebook n'avait pas ça, seul le caractère amusant de la chose attirait au départ. Avec les deux portes d'entrée de Google, la recherche et le courriel, je fais le pari que ça va lever», conclut-il.

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