L'informatique en nuage est, comment dire, parfois nébuleuse. Utilisateurs et dirigeants du service de stockage en ligne Dropbox l'ont constaté suite à la révision de sa politique d'utilisation, au courant du weekend, des internautes craignant que Dropbox se déclare soudainement propriétaire légitime de tout le contenu qu'il hébergeait.

Il n'a pas fallu longtemps avant que la rumeur se répande sur Twitter, suite à la mise à jour de cette politique d'utilisation de Dropbox, le 1er juillet dernier. À ce moment, les responsables du populaire service de stockage et de partage de documents ont publié une version simplifiée et «dépouillée du jargon légal» de leur politique, afin que les internautes puissent mieux comprendre ce dans quoi ils embarquaient.

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La clause qui a fait sursauter quelques internautes (traduction libre): «Vous nous conférez (ainsi qu'à ceux avec qui nous travaillons pour vous offrir ce service) les droits d'utilisation, de copie, de distribution et de certains dérivés (traduction du contenu ou du format) mondiaux, non exclusifs, libres de royautés ou de licence, en plus des droits d'affichage publics du contenu, dans la mesure où nous le jugeons nécessaire pour le service.»

Pour plusieurs, cela se traduit par une volonté de Dropbox de pouvoir récupérer le matériel qu'il héberge à des fins commerciales autres que celles annoncées par le service. Par exemple, revendre des fichiers musicaux stockés par un utilisateur, à son insu.

Plusieurs n'ont pas tardé à comparer cette nouvelle politique à celle de Facebook, qui s'annonce lui aussi automatiquement propriétaire de tout contenu publié sur son site. À tort, semble-t-il, Dropbox ne désirant seulement que posséder les autorisations nécessaires pour interagir avec d'autres applications web, services mobiles, et quoi encore, par lesquels passent ses utilisateurs lorsqu'ils tentent d'accéder à leurs documents.

C'est du moins ce que les dirigeants de Dropbox ont indiqué sur le blogue de l'entreprise, vingt-quatre heurs après avoir modifié leur politique. Ils expliquent que «nous avons parfois besoin de votre permission afin de faire les choses que vous nous demandez (par exemple, héberger, publier ou partager vos fichiers). Vous demeurez propriétaire de vos affaires, pas nous. Cette politique ne nous permet que de vous fournir notre service.»

Il faut s'attendre à ce que ce genre d'embrouille se reproduise régulièrement, avec les différents services web qui émergent régulièrement ces jours-ci. Alors que leur interopérabilité semble être une priorité du côté technologique, du côté légal, on ne fait que commencer à en comprendre l'étendue.

Alors que certains, comme Facebook et Twitter, obligent d'autoriser les applications tierces accédant à son contenu au cas par cas, d'autres, comme Dropbox, notamment, préféreront tout régler d'un bloc. Comme toujours, c'est à l'internaute que revient la tâche de bien lire les petits caractères.