La Grande-Bretagne et les États-Unis figurent parmi les pays demandant le plus au groupe internet Google de supprimer des liens ou de livrer des informations sur ses utilisateurs, selon des tableaux publiés lundi portant sur le deuxième semestre 2010.

La Grande-Bretagne apparaît en tête des pays ayant fait le plus de demandes de retrait de liens ou vidéos entre juillet et décembre 2010: 93 518, dont 93 360 qui ont effectivement abouti à la suppression de liens sur demande des autorités, dans le but d'éliminer les publicités mensongères.

La Corée du Sud a soumis 32 000 demandes, essentiellement pour éviter la divulgation d'un numéro d'identité national (RNN).

Dans un contexte plus politique, la police italienne a demandé à Google de supprimer une vidéo sur YouTube qui critiquait le chef du gouvernement Silvio Berlusconi et simulait son assassinat. Google a expliqué que la vidéo enfreignait les règles du site et qu'il avait dû la retirer.

Au Brésil, la justice a demandé la suppression de liens à contenu politique durant la campagne électorale, et aux États-Unis Google a supprimé 1100 contenus qui diffamaient un homme et sa famille.

En revanche, au Vietnam, Google a refusé de supprimer des résultats de recherche sur «un mot particulier qui générait des commentaires présumés peu flatteurs d'anciens dirigeants» du pays.

Ce rapport détaille aussi les demandes reçues par Google visant à obtenir des informations sur des internautes. Les États-Unis dominent ce classement, avec 4601 demandes, dont 94% ont reçu une réponse. Le Brésil est deuxième avec 1804 demandes, dont 76% ont reçu une réponse partielle ou complète, suivi de l'Inde avec 1699 demandes (79% de réponses), la Grande-Bretagne avec 1162 demandes (72% de réponses) et la France avec 1021 demandes (56% de réponses).

«Notre but est de permettre à nos utilisateurs de trouver un accès à l'information, et aussi de respecter la confidentialité de leurs informations», a relevé Matt Braithwaite, un responsable de «l'unité transparence» de Google, sur le blog du groupe.

«Chaque fois que nous recevons une demande, nous vérifions d'abord si elle respecte à la fois l'esprit et la lettre de la loi avant d'y répondre», a-t-il expliqué. «Quand c'est possible, nous prévenons les internautes concernés « et «si nous pensons que le champ d'une demande est trop vaste, nous tentons de le réduire».

Ces chiffres ont été publiés dans le «rapport sur la transparence» que Google publie régulièrement, et dont le groupe a décidé de «changer le format pour qu'on puisse voir les données pays par pays», a souligné M. Braithwaite.

«Cela donne une meilleure idée de la façon dont nous réagissons aux demandes officielles, notamment celles de la police locale ou fédérale», a souligné M. Braithwaite.