Le secteur de la haute technologie ne traverse pas de bulle financière, a assuré mercredi soir l'investisseur américain Marc Andreessen, qui a toutefois jugé positives les inquiétudes circulant actuellement à ce propos.

«Il y a un très grand nombre de gens qui pensent qu'il y a une bulle - (or) la caractéristique essentielle d'une bulle est que tout le monde est convaincu que ce n'est pas une bulle, donc cela veut dire qu'il n'y a pas de bulle», a déclaré M. Andreeseen, le cofondateur du pionnier des navigateurs Netscape, aujourd'hui l'un des capital-risqueurs les plus écoutés de la Silicon Valley californienne.

«J'espère que les gens vont penser qu'il y une bulle parce que cela va faire baisser les prix», a-t-il ajouté dans un sourire, lors d'une intervention à la conférence D9, organisée par le site d'informations All Things Digital à Rancho Palos Verdes.

Au-delà de cet élément psychologique, M. Andreessen, qui co-dirige le fonds Andreessen Horowitz, a noté que le ratio cours/bénéfices de géants du secteur comme Apple, Microsoft, Google ou Cisco était exceptionnellement bas, inférieur pour la plupart à 10, un niveau traditionnellement aux entreprises en difficultés «en passe de disparaître». «C'est sans précédent pour des sociétés aussi importantes (...) et qui gagnent autant d'argent», a-t-il dit.

Interrogé sur la récente entrée en Bourse du réseau social pour professionnel LinkedIn, qui a alimenté les craintes d'une bulle après avoir vu son cours plus que doublé au premier jour de sa cotation, M. Andreessen a jugé que c'était le signe d'une soif des investisseurs, pas d'une bulle.

«Premièrement ce n'est qu'une seule société, deuxièmement il vient juste d'entrer en Bourse, troisièmement il y a une très petite part du capital coté, et quatrièmement le marché public a faim de croissance (..) et LinkedIn a une croissance très rapide», a ajouté M. Andreessen.

Enfin, dernier argument, selon M. Andreessen, l'ensemble des entreprises technologiques déjà cotées au second marché dont l'entrée en Bourse est attendue à court ou moyen terme, de Groupon (offres groupées) au réseau social Facebook en passant par les jeux en ligne Zynga, entre autres - représentent encore relativement peu d'argent, selon lui.

«Si vous prenez leur valorisation théorique (...) et que vous ajoutez tout, collectivement la valorisation totale représente moins que (la valorisation de) de Google, quand Google a un rapport cours/bénéfice de 10», a-t-il fait valoir.