Un influent sénateur américain, John Rockefeller, s'est prononcé jeudi pour une réglementations des applications internet afin de sauvegarder le respect de la confidentialité des internautes, lors d'une audition avec des responsables d'Apple, Facebook et Google.

«Je crois que la vie privée en ligne est un droit fondamental américain, et les sociétés qui produisent des applications doivent être réglementées», a déclaré M. Rockefeller, président démocrate de la commission du Commerce et des Sciences, compétente dans le domaine.

«Ces nouvelles innovations s'accompagnent de risques gigantesques», a-t-il ajouté.

«Il faut que des entreprises comme Google, Apple, et Facebook rejoignent eBay, Microsoft et HP, qui ont déjà adopté une position de bon sens sur la protection de la confidentialité», a déclaré pour sa part le sénateur John Kerry, ancien candidat démocrate à la présidentielle. «Les gens doivent savoir quand ils sont surveillés, pourquoi, pour combien de temps, et comment sont utilisées ces informations», a-t-il ajouté.

Les responsables des trois groupes invités ont affirmé avec force leur engagement pour la protection de la vie privée des internautes, à la fois sur ordinateurs, sur téléphone portable, sur tablette ou sur tout autre objet connecté à internet.

«Les services mobiles ont d'énormes avantages économiques et sociaux, mais ils ne seront pas utilisés et ne réussiront pas s'ils n'inspirent pas confiance aux internautes», a souligné un responsable de Google, Alan Davidson. «Nous insistons sur la protection de la vie privée pendant toute la durée de vie de nos produits», a-t-il assuré.

M. Davidson, tout comme une responsable d'Apple, Catherine Novelli, a aussi assuré que les dispositifs de géolocalisation sur les téléphones portables ne visaient pas à traquer les utilisateurs, et qu'ils pouvaient être éteints.

«Apple ne traque pas la localisation des utilisateurs (des iPhones et autres appareils connectés) et ne prévoit pas de le faire», a assuré Mme Novelli.

Cette audition avait été organisé après que des chercheurs britanniques eurent montré le mois dernier qu'Apple avait inclus dans la dernière version de son système d'exploitation pour iPhone et iPad une fonction permettant de garder sur un dossier non protégé la trace des mouvements de ses utilisateurs.

Deux jours plus tard, des médias anglo-saxons affirmaient que les téléphones équipés d'Android gardaient également la trace des mouvements de leurs utilisateurs.

Google s'était rapidement défendu, tandis qu'Apple avait reconnu un peu plus tard des «bugs» informatiques qu'il s'était engagé à réparer.