Les bureaux d'Etsy, à Brooklyn, sont à l'image des vendeurs du site, et pourraient bien être le paradis des artisans.

Au plafond, des conduits de ventilation sont recouverts d'une gaine tricotée, des lampes oranges aux pôles faits en bois s'agglutinent les unes à côté des autres, une immense murale faite de pochettes de vinyles affiche les couleurs de l'entreprise : «stay handmade». Si ce n'était de la centaine d'employés qui s'active derrière des écrans d'ordinateur, on se croirait dans un atelier.

Fondé en 2005 à Brooklyn, Etsy propose aux artisans de vendre leurs créations sur son site. On y trouve de tout, des bijoux aux étuis pour iPad en passant par des meubles et des vêtements.

L'entreprise compte maintenant 160 employés (et deux chiens), dont la moyenne d'âge ne dépasse pas 30 ans. Le site est principalement fréquenté par des femmes. Il y a trois ans, elles constituaient 95% de la clientèle.

«On n'a jamais voulu être un site de filles, mais je pense que traditionnellement les filles ont toujours fait plus d'artisanat que les hommes, dit Adam Brown, porte-parole d'Etsy. En fait, le site a été créé par trois gars! Éventuellement, on espère avoir autant de gars que de filles.»

En échange d'une plateforme où convergent des millions d'internautes, Etsy prend 3,5% de chaque vente réalisée sur le site, ce qui en a fait depuis 2009 une entreprise profitable. Plus de 400 000 personnes y vendent leurs créations et 8 millions de personnes en sont membres.

Etsy, le site ami

Au fil des ans, Etsy a su gagner la confiance des artisans et des consommateurs, notamment en entretenant une bonne relation avec les vendeurs.

«Etsy, c'est d'abord et avant tout une conversation. Ce n'est pas seulement un endroit où acheter des objets, c'est un endroit pour parler avec la personne qui l'a fait», dit Adam Brown.

Le site new-yorkais a beau avoir passé l'étape d'entreprise en démarrage («nous sommes encore des adolescents dans l'âme», dit Adam Brown), il n'en demeure pas moins près de ses clients.

Chaque lundi, les artisans sont invités à venir travailler dans les bureaux de l'entreprise dans le cadre des Craft Nights. Semaine après semaine, entre 100 et 150 personnes se présentent.

La relation qu'entretiennent les consommateurs avec Etsy est particulière, dit Adam Brown. «Les gens adorent le site. On ne peut pas vraiment "aimer" Amazon, on sent davantage qu'on fait affaire avec un réseau d'ordinateurs».