Le regroupement international de pirates informatiques Anonymous aurait donné son appui aux créateurs du site QuebecLeaks.org, selon le porte-parole du site québécois Luc Lefebvre. Deux jours seulement après le lancement houleux du site, cette annonce n'a pas empêché le service de paiement en ligne PayPal de cesser les transactions de QuébecLeaks.

Le groupe anonyme de pirates informatiques est entre autres connu pour avoir récemment organisé l'opération Payback, attaquant le site web de grandes sociétés technologiques et financières comme Amazon, PayPal et MasterCard, suite à leur refus de collaborer avec WikiLeaks, de Julian Assange. Suite à ces attaques, les sites de MasterCard et de Visa ont effectivement cessé de fonctionner temporairement le 8 décembre dernier.

>>> Suivez Alain McKenna sur Twitter

Luc Lefebvre, le porte-parole de QuebecLeaks.org qui signait jusqu'ici ses communiqués du nom du linguiste, philosophe politique et activiste américain Noam Chomsky, était de passage dans les studios de Musique Plus, hier, dans le cadre de l'émission M. Net. Il a confirmé que plusieurs documents lui ont été transmis depuis deux jours, mais que plusieurs n'avaient aucune valeur pour son site. D'autres sont présentement entre les mains d'une équipe d'avocats. Il affirme aussi avoir pu découvrir que différents organismes gouvernementaux ont tenté de faire enquête sur son site.

Du même souffle, il a indiqué avoir reçu quelques dons monétaires d'internautes, mais que le service de paiement en ligne PayPal refuse désormais de faire affaire avec son site, après avoir reçu des plaintes au sujet de QuebecLeaks.org. M. Lefebvre regarde présentement du côté d'autres services en ligne similaires, étant réticent à publier une adresse postale tant pour recevoir des fonds que pour des documents confidentiels.

Premiers scandales: patience...

À l'image de WikiLeaks, QuébecLeaks  s'est donné pour mission de faire sortir au grand jour toute histoire de corruption ou de manquement éthique dans les différents milieux politiques québécois (provincial, municipal, etc.).

Son porte-parole a défendu la neutralité de son site par rapport aux partis politiques, même s'il a l'intention de s'inviter dans d'éventuels débats publics afin d'inciter les jeunes adultes à s'intéresser davantage à la politique et à la démocratie. Hier, une petite controverse a éclaté quand on a appris que M. Lefebvre a déjà été blogueur pour le Parti Québécois. Il nie tout lien avec le PQ depuis, arguant que la trentaine de personnes impliquées dans QuébecLeaks proviennent de tous les horizons politiques.

Comme WikiLeaks, le site québécois entend s'associer avec certains grands médias afin d'aider à faire circuler l'information qu'il recevra. M. Lefebvre affirme que tous les grands médias québécois ont manifesté un intérêt afin de collaborer avec QuébecLeaks.

Autre parallèle avec l'organisme de Julian Assange sur lequel insiste M. Lefebvre: le temps qu'il faudra attendre avant de voir les premiers résultats être publiés. Une fois lancé, WikiLeaks a mis quelques mois avant de publier ses premiers documents, attendant même jusqu'à récemment pour diffuser des extraits vidéo et des documents témoignant des pratiques douteuses de certains militaires américains en Irak et en Afghanistan.

L'obtention et la publication au compte-gouttes de plusieurs milliers de câbles diplomatiques américains, au cours de l'hiver dernier, certains très révélateurs, aura été le principal fait d'armes de WikiLeaks.

C'est probablement ce qui a inspiré M. Lefebvre, qui a décidé de fonder QuébecLeaks en décembre dernier, et qui en a fait une première annonce à la mi-février, avant d'en repousser le lancement au 9 mars.