Une seconde bulle techno? Très peu pour les fondateurs du service de microblogue Twitter, qui affirment n'avoir aucune envie de faire leur entrée en Bourse dans les prochains mois. Au contraire, l'entreprise fait des sous, la firme eMarketer lui prédisant des revenus de plus de 150 millions de dollars en 2011.

L'an dernier, la direction de Twitter a lancé une gamme d'outils publicitaires visant à tester le marché sur son réseau. Non seulement les entreprises intéressées peuvent-elles promouvoir certains microbillets spécifiques, elles peuvent aussi commanditer des mots-clics. Il y a deux semaines, Toyota a notamment commandité le mot-clic #Prii dans le cadre d'une discussion en ligne sur le bon terme pluriel pour Prius, le nom de son modèle phare de voiture hybride.

C'est une stratégie de marketing qui semble plaire à plusieurs annonceurs, suffisamment pour générer des millions en revenus et permettre à Biz Stone, un des cofondateurs du populaire réseau social, d'écarter du revers de la main toute possibilité d'appel public à l'épargne, dont on parle beaucoup ces jours-ci dans la sphère technologique nord-américaine.

En entrevue à Reuters, il estime faire suffisamment d'argent, et surtout, il prévoit que les prévisions rendent inutile toute forme d'investissement public additionnel. « Nous faisons de l'argent grâce à une gamme de produits... Ça ne fait que commencer. Nous avons des prévisions pour 2011 mais rien de public. »

Ainsi, les rumeurs la semaine dernière à propos d'un investissement par Google ou Facebook dans cette technologie, donnant à Twitter une valeur potentielle de 5 à 10 milliards de dollars, n'étaient que cela, continue M. Stone : des rumeurs.

Selon eMarketer, Twitter, qui emploie actuellement 350 personnes, aurait empoché 45 millions de dollars l'an dernier grâce à ses outils publicitaires, et pourrait plus que tripler cette somme en 2011. Ce ne sont pas les milliards de dollars qu'aurait fait Facebook ces derniers mois, mais c'est un début. Vu l'impact grandissant de ces réseaux sociaux, il est difficile de mesurer leur potentiel à moyen terme.

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Source: Reuters