Anonymous, un collectif de pirates informatiques qui avait bloqué plusieurs sites officiels du gouvernement tunisien début janvier, menace à présent le régime égyptien de représailles s'il bloque l'accès à internet pour contrer l'action des manifestants.

«Au gouvernement égyptien: Anonymous veut que vous offriez pleinement le libre accès aux médias dans votre pays, sans censure. Si vous ignorez ce message, non seulement nous attaquerons les sites web de votre gouvernement mais Anonymous veillera à ce que les médias internationaux sachent la vérité et voient le quotidien horrible que vous imposez à votre peuple», précise le communiqué posté mercredi sur internet.

Anonymous incite les internautes à les rejoindre au sein d'«Operation Egypt» en téléchargeant un logiciel qui permettra de submerger de trafic les serveurs de certains sites gouvernementaux égyptiens.

Début janvier, plusieurs sites gouvernementaux tunisiens avaient été bloqués par des cyberattaques de ces «Anonymes» afin de protester contre la répression policière et la censure. Cela avait conduit à l'arrestation du blogueur Slim Amamou, devenu ensuite secrétaire d'État à la jeunesse dans le gouvernement de transition après la chute du régime Ben Ali et qui relaye l'appel d'Anonymous sur son compte Twitter.

Comme en Tunisie, Facebook et Twitter sont utilisés en Égypte par les manifestants pour sensibiliser, faire passer des slogans ou indiquer des points de ralliement.

Twitter a confirmé que son site avait été bloqué mardi, au moment où des manifestations contre le pouvoir rassemblaient des milliers de personnes au Caire.

En revanche Facebook a indiqué mercredi qu'il n'avait pas constaté de changement dans son trafic en Égypte alors que des informations faisaient état d'une impossibilité de se connecter au site internet dans le pays.

Le collectif Anonymous avait été aussi associé à un élan de soutien au site WikiLeaks, en partie privé de financements après sa révélation de milliers de télégrammes diplomatiques secrets du département d'État américain.

Les organismes financiers Paypal et Mastercard avaient été attaqués pour les punir d'avoir coupé les financements de WikiLeaks.