Le groupe internet américain Google a annoncé mercredi matin que les internautes iraniens, à l'exception des responsables du régime, auraient désormais accès à trois programmes destinés à faciliter leurs communications: Google Earth, Picasa et Chrome.

«Nos produits sont spécifiquement conçus pour aider les gens à créer, communiquer, faire partager leurs opinions et trouver des informations», a indiqué sur le blogue de Google un responsable du groupe, Neil Martin, spécialiste du respect des règles sur les exportations posées par les autorités américaines.

«Nous pensons que la disponibilité de plus de produits (internet) signifie plus de choix, plus de liberté et en fin de compte plus de pouvoir pour les individus en Iran et dans le monde», a-t-il ajouté.

Google a expliqué qu'il rendait les logiciels Google Earth (visualisation géographique) et Picasa (gestion d'images), ainsi que le navigateur Chrome accessibles en Iran à la suite d'une décision des autorités américaines de mettre fin à un programme de sanctions qui interdisait le téléchargement de logiciels américains en Iran.

Il a toutefois précisé qu'il «continuerait à bloquer les adresses internet (IP) associées au gouvernement iranien».

Cette annonce intervient alors que les autorités iraniennes exercent une surveillance étroite de l'utilisation d'internet dans le pays. En octobre, elle avaient annoncé l'arrestation de plusieurs espions présumés qui travaillaient, via internet, à faire échouer le programme nucléaire de l'Iran. Elles ont également condamné en septembre à 19 ans de prison celui qui est généralement considéré comme «le père du blogue» iranien, Hossein Derakhshan.

En février 2010, au moment du 31e anniversaire de la Révolution islamique, Google avait fait part de difficultés d'accès à sa messagerie Gmail en Iran, et le gouvernement américain avait rapidement fait part de son indignation.

«Les murs virtuels ne marcheront pas au 21e siècle, pas plus que les murs physiques ont marché au 20e siècle», avait assuré le porte-parole du Département d'Etat, Philip Crowley.

Au moment de l'élection présidentielle de 2009, de nombreux témoignages sur les manifestations en Iran avaient transité via le site de micro-blogues Twitter, au point que le département d'État avait plaidé pour que des opérations de maintenance prévues soient reportées afin de ne pas interrompre ce canal de communications.