Des gens dévoilent leurs CV, leurs troubles intestinaux  ou leur arbre généalogique sur Facebook, et cela préoccupe le nouveau président de la Commission d'accès à l'information (CAI) de Québec, Jean Chartier.        

Me Chartier veut convaincre les Québécois de protéger leurs renseignements personnels. Il misera sur la prévention pour ne pas que les Québécois «donnent en pâture leurs renseignements personnels», particulièrement sur les réseaux sociaux et les sites de commerce en ligne comme eBay. Il surveillera aussi les entreprises qui veulent obtenir les informations médicales des citoyens.

Me Chartier annonce qu'il sera «plus proactif» en la matière que son prédécesseur, Me Jacques Saint-Laurent, nommé commissaire à l'éthique du Québec.

La CAI ne jouait pas son rôle de prévention, estime Me Chartier. «Je trouve que la commission n'est pas intervenue beaucoup sur la protection des renseignements personnels (...) Je n'ai jamais vu la commission là-dessus», a-t-il déclaré mardi, peu après son assermentation.

Il craint toutefois manquer d'argent et de personnel pour remplir ce rôle. «J'ai des limites, j'ai des limites certaines.»

De 1990 à 2006, Me Chartier travaillait au bureau du Directeur général des élections du Québec (DGE), où il a été directeur des affaires juridiques. Il était depuis commissaire à la CAI.

Il se dit «pour l'accès» et «pour la diffusion des documents d'information du gouvernement».

Le nouveau président doit remettre en juin le prochain rapport quinquennal de la CAI.  Il estime que «la loi lie souvent les mains des commissaires», qui doivent arbitrer un conflit entre un organisme public et un citoyen demandant une information.

Dans son rapport, Me Chartier pourrait suggérer qu'on force les sociétés d'État et le gouvernement à être plus transparents. «Dès que les organismes publics ont une discrétion qui leur permet de refuser (de dévoiler de l'information), on voit bien leur réflexe. Alors la commission se penchera là-dessus dans les prochains mois», annonce-t-il.