La Chine qui compte 450 millions d'internautes a commencé à fortement restreindre les possibilités d'appels téléphoniques par l'internet, une initiative susceptible de pénaliser des milliers d'entreprises et des millions de particuliers utilisant les services de sociétés comme Skype.

«En liaison avec les autorités concernées, nous sommes en train de mener une campagne de lutte contre les services illégaux de téléphonie par l'internet (VoIP)», a indiqué, dans une circulaire courant décembre, le ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information.

Le ministère n'a pas indiqué dans ce texte ce qu'il jugeait illégal dans les activités de la téléphonie par l'internet et, contacté par l'AFP, n'a pas souhaité donner de précisions.

Mais le vice-ministre Xi Guohua, cité par un journal de Pékin, a expliqué que seuls les grands opérateurs publics de télécommunications étaient homologués pour fournir des liaisons entre des ordinateurs et des appareils téléphoniques.

Cela signifie que des sociétés telles que Skype, qui permettent d'appeler à bas coût un téléphone depuis un ordinateur, pourraient tomber sous le coup des nouvelles règles édictées par le ministère.

M. Xi a toutefois précisé que les communications de terminal informatique à terminal informatique (PC à PC), ce que permet aussi Skype, restaient possibles.

Depuis la Chine, les utilisateurs de Skype paient 0,19 yuan (0,021 euro) par minute pour appeler une ligne fixe aux États-Unis. Le même appel en passant par China Unicom coûte au moins 2,4 yuans (0,27 euro) par minute.

«D'une façon générale, il s'agit de renforcer des mesures protégeant les intérêts des monopoles étatiques», a commenté à l'AFP Kan Kaili, professeur à l'Université des postes et télécommunications de Pékin.

La Chine a annoncé jeudi compter désormais 450 millions d'internautes, ce nombre record dans le monde ayant grimpé de 20% en un an.

Plus d'un tiers des 1,3 milliard de Chinois surfent sur le web, formant un marché potentiel de consommateurs extrêmement prometteur pour les grands acteurs du cybercommerce.