L'expression n'est pas si vieille, mais quiconque mentionne le sacro-saint Web 2.0 ces jours-ci peut provoquer des haussements de sourcils ou des soupirs d'exaspération. C'est que malgré le mouvement des troupes vers Facebook, Linkedin et Twitter, force est d'admettre que les premières icônes du Web deux-point-zéro ont grandement pâli. 2011 marquera-t-elle la fin de leur époque?

Malgré l'annonce de la fermeture du site Delicious par Yahoo!, la semaine dernière, les premières stars du Web 2.0 n'ont pas toutes disparu. On n'a qu'à penser à YouTube, le mastodonte de la vidéo en ligne. Last.fm et Pandora, du côté musical, MySpace à mi-chemin entre la musique et le réseau social, Flickr, Digg et Wikipédia.

On pourrait ajouter à ces sites des outils web plus génériques, comme les flux RSS, dont on annonce la fin depuis une éternité déjà, mais qui continuent de servir fidèlement leurs utilisateurs.

Cela dit, Delicious, dont la clientèle a baissé de tout près de 50 % en un an à peine, n'est pas un cas isolé: plusieurs autres sites subissent présentement une baisse de popularité, si ce n'est une remise en question. Même la longévité de Facebook est présentement remise en question, des experts lui laissant guère plus de cinq ans à vivre.

Le site Thenextweb.com dresse un bilan de la situation pour ces sites, et il n'est pas rose. Digg, ce révolutionnaire de l'info et de l'hyperlien, a vu sa direction déchirer son linge en public au cours des derniers mois. Le site a d'ailleurs perdu tout près de 40 % de ses visiteurs mensuels uniques depuis novembre 2009.

Du côté de Flickr, la chute est moins prononcée, mais elle se situe entre 15 et 20 % sur la même période. MySpace aussi souffre de la concurrence massive de Facebook : de tout près de 80 millions de visiteurs uniques par mois en 2009, le site a culbuté et son achalandage avoisinait les 50 millions en novembre dernier. Une baisse de régime de 38 %.

Bref, les stars du Web 2.0 sont en chute libre. Les habitudes d'utilisation d'internet se modèlent aux appareils lui donnant accès. L'apparition d'outils mobiles, de consoles et même de téléviseurs récupérant du contenu directement de la Toile semble présager de nouvelles tendances, qui laissent derrière elles les sites dont le contenu n'a pas subi la même évolution.

Si le mouvement amorcé en 2010 se poursuit, 2011 pourrait marquer un moment charnière pour le Web 2.0. S'il ne disparaît pas à proprement parler, force est d'admettre qu'il se dirige vers une période de grande transformation.

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Source : Thenextweb.com