Des pirates informatiques ont attaqué les sites internet du suisse Postfinance et de l'américain Mastercard en représailles à la fermeture des moyens de paiements de WikiLeaks, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Ces pirates, regroupés sous le nom «AnonOps» et qui disent lutter contre la censure et les droits d'auteurs, ont lancé l'opération «Payback» (vengeance), selon leur site internet anonops.net.

«La première guerre informatique a maintenant débutée. Le champs de bataille est WikiLeaks», ont-ils indiqué.

Parmi les victimes figure le site internet Postfinance.ch, filiale de services financiers de la Poste suisse, qui a abrité puis fermé un compte du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

Depuis lundi soir, Postfinance.ch subit des attaques par déni de service (DDos) visant à surcharger ce dernier et à le rendre indisponible, a précisé à l'AFP un porte-parole de l'institut financier.

«Depuis la fermeture du compte (de Julian Assange), des groupes ont lancé l'opération "Payback" pour bloquer Postfinance, en simulant des centaines de milliers de connexions au site dans le but de le surcharger», a-t-il précisé.

Les pirates informatiques à l'origine de ces attaques, ont par ailleurs annoncé sur leur site avoir attaqué le site de Mastercard.

«Le groupe qui a désactivé une banque suisse a maintenant désactivé Mastercard.com», ont-il indiqué sur leur compte Twitter.

Le site de l'entreprise de cartes de crédit était en effet indisponible vers 11H00 GMT. Un porte-parole de Mastercard, contacté par l'AFP, n'a cependant pas voulu dire s'il subissait des attaques informatiques.

D'autres sites internet en relation avec WikiLeaks ont été attaqués par des pirates non identifiés, notamment le service de paiement PayPal, mais aussi le site et les courriels de l'avocat des deux Suédoises accusant le fondateur de WikiLeaks Julian Assange de «viol et agression sexuelle».

Concernant Postfinance, le porte-parole a assuré que ces «pirates informatiques» n'avaient pas mis en danger la sécurité des systèmes de paiements ou de gestion des comptes. «La situation s'est améliorée mercredi, mais les attaques continuent», a-t-il ajouté.

Postfinance avait annoncé lundi avoir fermé le compte de M. Assange, en raison de «fausses indications sur son lieu de domicile». Cette décision a été prise de façon «autonome et sans pression de qui que ce soit», a souligné le porte-parole.

L'argent placé sur le compte de M. Assange pourra a tout moment être viré sur un autre compte, a dit le porte-parole.

Le Parti pirate suisse, qui soutient ouvertement WikiLeaks, s'est distancié de ces attaques, expliquant «condamner» ce genre d'opération, dans un communiqué.