Le site de microblogues chinois Fanfou, un clone de Twitter, a rouvert après avoir été fermé en 2009 parce que les autorités craignaient qu'il ait servi à fomenter des troubles dans la région à majorité musulmane du Xinjiang.

Fanfou, généralement considéré comme le premier site chinois de micro-blogs, a été remis en service jeudi, selon le journal le Soir de Pékin.

Fanfou comptait plus d'un million d'utilisateurs en juillet 2009 lorsque le gouvernement a lancé une campagne de répression contre les réseaux sociaux à la suite des violences interethniques qui ont fait, de source officielle, près de 200 morts et 1700 blessés à Urumqi, la capitale du Xinjiang.

Selon le gouvernement chinois, les émeutiers se sont servis de l'internet, et notamment des microblogs, ainsi que des textos sur téléphones mobiles pour communiquer entre eux et s'organiser.

Twitter a également été bloqué à partir de ce moment en Chine, où il reste toujours censuré aujourd'hui.

Selon Bill Bishop, un blogueur spécialisé sur l'internet en Chine, les raisons de la réouverture de Fanfou restent opaques.

«Je pense qu'ils ont dû faire beaucoup de lobbying» pour rassurer le gouvernement, a déclaré Bishop.

Devant l'afflux de visiteurs, le serveur pour l'internet filaire de Fanfou est tombé en panne dimanche, précise le Soir de Pékin, mais les usagers peuvent encore utiliser leur téléphone mobile pour se connecter.

Selon le fondateur de Fanfou, Wang Xing, cité par le journal, la panne n'est due qu'à des problèmes techniques.

Selon le Centre chinois pour les données de l'internet (DCCI), le nombre d'utilisateurs actifs des microblogs en Chine devrait atteindre 65 millions fin 2010.

La Chine compte 420 millions d'internautes, selon les derniers chiffres, mais l'internet y est censuré par le gouvernement qui bloque les sites dissidents tout comme les contenus pornographiques, notamment.