La commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes, est favorable à un internet ouvert, où chacun peut accéder à tous les services et contenus, et prête à agir si nécessaire pour l'assurer, a-t-elle indiqué jeudi.

«Le système dans son ensemble (...) devrait garantir que les consommateurs européens puissent accéder facilement aux contenus, services et applications de leur choix», a-t-elle dit lors d'une conférence à Bruxelles.

«Tout contenu ou application qui est légal et ne cause pas de congestion anormale ou ne nuit pas à d'autres utilisateurs ou à l'intégrité du réseau devrait être totalement accessible», a-t-elle insisté.

«Je suis prête à agir pour assurer ceci, si cela s'avère nécessaire à quelque moment que ce soit», a-t-elle prévenu.

La commissaire néerlandaise a estimé les instruments de régulation existant dans l'immédiat suffisants, mais averti qu'elle allait «surveiller de près» les actions des régulateurs nationaux, afin d'assurer une approche harmonisée au sein de l'UE.

«Si nous rencontrons des problèmes significatifs et durables, je n'aurais pas peur de changer la loi dans le futur», pour introduire des mesures générales d'amélioration de la concurrence ou plus ciblées, si un fournisseur d'accès à internet abuse de sa position pour favoriser le trafic de certains services ou données, a-t-elle indiqué.

«La gestion du trafic devrait être utilisée de manière appropriée, pour améliorer la qualité des services internet, préserver l'intégrité des réseaux et permettre de nouveaux investissements. Cela ne devrait pas être simplement un moyen d'exploiter les contraintes actuelles du réseau», a-t-elle encore dit.

Mme Kroes a reconnu qu'il y avait encore des problèmes, comme par exemple quand des opérateurs de téléphonie mobile empêchent leurs clients d'utiliser des services de téléphonie via internet comme Skype.

Ce type de service coûte beaucoup moins cher qu'une communication téléphonique classique, mais rapporte aussi moins à l'opérateur.

Les consommateurs doivent être «dûment informés» de telles limitations de services et «ne pas sous-estimer leur propre pouvoir», a-t-elle toutefois noté. «Je dis aux gens pour qui Skype est actuellement bloqué: votez avec vos pieds et changez d'opérateur de téléphonie mobile.»