Le ministre de la Justice, Rob Nicholson, demande à l'entreprise de petites annonces Craigslist de retirer la section «Services érotiques» de ses pages web au Canada, comme il l'a fait aux États-Unis il y a deux mois, à la suite d'une campagne menée par les procureurs généraux de 17 États.

«On a porté à mon attention que plusieurs de ces publicités peuvent faciliter le trafic d'êtres humains», a expliqué Rob Nicholson. La section «services érotiques» est composée essentiellement d'offres de prostitution.

«Il n'y a aucune supervision et c'est un problème considérable, a ajouté le ministre. Ce serait préférable que Craigslist les enlève complètement.»

Ottawa emboîte ainsi le pas au Manitoba et à l'Ontario, qui ont déjà commencé les pressions sur la firme de San Francisco pour qu'elle retire la section controversée.

Autre projet de loi

Le ministre de la Justice a fait cette annonce à la veille de la présentation d'un projet de loi à la Chambre des communes destiné à mieux protéger les enfants contre l'exploitation sexuelle.

S'il est adopté, ce projet colmaterait deux brèches dans le Code criminel, a dit M. Nicholson. La loi interdirait notamment les ententes conclues entre deux personnes pour agresser sexuellement un enfant en se servant de l'internet.

«Il y a un problème grandissant avec l'abus sexuel des enfants, en particulier sur l'internet, a-t-il affirmé hier. Il y a 750 000 pédophiles en ligne en tout temps. Et les images d'enfants qui se font exploiter sexuellement ont quadruplé depuis 2003.»

Il s'agit d'une semaine active pour le gouvernement Harper en matière de loi et d'ordre. Mardi, il a proposé de nouvelles règles pour simplifier les superprocès comme ceux des motards criminels. Le même jour, il a réintroduit un projet de loi qui vise à permettre aux policiers d'intercepter des messages envoyés par l'entremise de nouvelles technologies, comme des messages texte envoyés par un appareil de type BlackBerry.