Le parquet fédéral de New York a annoncé jeudi l'inculpation de plus de 60 personnes accusées d'avoir fait partie d'un réseau de cybercriminalité basé en Europe de l'Est, utilisant des virus informatiques pour siphonner des comptes bancaires aux États-Unis.

Les procureurs fédéraux ont affirmé que les accusés étaient «impliqués dans un complot mondial de cybercriminalité qui a utilisé le virus Zeus Trojan et d'autres pour dérober des millions de dollars sur des comptes bancaires américains».

Le réseau présumé regroupait des pirates en Europe de l'Est utilisant «des programmes informatiques malveillants pour avoir accès aux comptes bancaires de petites et moyennes entreprises et organismes municipaux aux États-Unis», indique la plainte visant trois de ces suspects.

«En outre, des personnes identifiées comme des "mules financières" ont été recrutées pour ouvrir des comptes bancaires aux États-Unis, souvent avec de faux passeports, mais parfois avec leur vrai nom, pour recevoir des virements illégaux depuis les comptes des victimes», ajoute la plainte.

Le montant des vols a été évalué à au moins trois millions de dollars.

Pour parvenir à leurs fins, les pirates informatiques ont envoyé des courriels qui semblaient inoffensifs à des dizaines de titulaires de comptes bancaires, qui activaient le virus Zeus Trojan en cliquant involontairement sur un lien contenu dans le courriel.

«Le virus implanté permettait ensuite aux pirates de surveiller discrètement les activités des ordinateurs, enregistrant, entre autres, les numéros de compte, mots de passe et autres informations confidentielles», selon la plainte.

Une des personnes soupçonnées d'avoir servi de mule, une Russe nommée Yulia Klepikova, a ouvert une série de comptes en banque sous de multiples noms et grâce à de faux passeports, notamment belge et britannique. Elle est soupçonnée d'avoir ensuite retiré des dizaines de milliers de dollars en liquide qui avaient été déposés sur ces comptes par les pirates en provenance des comptes bancaires des victimes.