Les amateurs de contenus web se rassemblent pour lutter contre les «multinationales oppressantes» qui veulent restreindre leurs libertés. Mais ce n'est pas dans la rue que ces manifestants font part de leur mécontentement. Plutôt que de lever le poing, aujourd'hui, ces activistes d'un genre nouveau utilisent leurs dix doigts, et leurs claviers d'ordinateur.

C'est assis derrière leur ordinateur que ces manifestants mettent les organismes de lutte contre le piratage dans tous leurs états. La guerre est déclarée entre ces internautes, défenseurs notamment du site de partage de fichiers The Pirate Bay et des organismes comme RIAA (Recording Industry Association of America), MPAA (Motion Pictures Association of America), BPI (The British Phonographic Industry) et AIPLEX (une entreprise de logiciels anti-piratage).

Les utilisateurs des forums de discussion 4chan sont considérés comme les meneurs des attaques DDoS (attaque par déni de service), aussi appelées «Operation Payback». Mais de nombreux internautes ont participé à des arrêts temporaires de fonctionnement sur les sites des entreprises, les 17, 18, 19 et 20 septembre.

«Aucun avocat, aucune injonction ni aucune force de police ne peut empêcher la tenue de ces sortes d'attaques, et ceux qui les perpètrent adorent l'impression de puissance, le sentiment de revanche qu'ils fournissent», écrivaient BitTorrent et le blogue de partage de fichiers Torrentfreak, le 19 septembre.

«Comment peut-on arrêter la puissance humaine collective de toute une communauté internet?», s'interroge le spécialiste de la sécurité PandaLabs. «Vous pouvez saisir des équipements, traquer les personnes à l'origine de l'attaque, mais c'est un groupe qui est fier de rester anonyme, et qui a très bien réussi à le rester via le pouvoir de l'internet. C'est l'avenir des cyber-manifestations.»