Le numéro un mondial de la recherche sur internet, Google, a révélé vendredi que la justice du Texas avait lancé une enquête pour savoir si l'ordre des résultats sur le célèbre portail n'était pas manipulé.

«Nous avons été récemment approchés par le bureau du procureur du Texas, qui examine la position de Google vis-à-vis du droit de la concurrence», a indiqué le directeur juridique adjoint du groupe, Don Harrison, sur un blogue du groupe.

«Nous nous réjouissons de pouvoir répondre à leurs questions car nous sommes persuadés que Google agit dans le meilleur intérêt de ses utilisateurs», a-t-il ajouté.

Le groupe de Mountain View a expliqué que «de temps en temps», il devait répondre à des questions «sur l'impartialité» de ses résultats.

Il a pointé du doigt trois sites internet s'étant plaints d'arriver trop bas dans les résultats de recherche sur Google, ce qui ne leur permet pas d'obtenir le trafic des sites concurrents placés plus haut: Foundem (comparaison de prix au Royaume-Uni), SourceTool (recherche de fournisseurs) et myTriggers (comparaison de vendeurs en ligne aux États-Unis).

Ces trois sites ont pour point commun, d'après Google, d'avoir les mêmes avocats que Microsoft, ou dans le cas de Foundem d'être soutenu par une fondation de promotion de la concurrence sur internet «largement financée par Microsoft».

La Commission européenne a lancé en février une enquête préliminaire sur un éventuel abus de position dominante de Google, après des plaintes de trois sociétés internet dont Foundem.

Aux États-Unis, Google a été poursuivi plusieurs fois devant les tribunaux pour pratiques anticoncurrentielles, et n'a jamais été condamné.

Parfois accusé de favoriser ses propres filiales dans ses recherches, voire les sites internet qui lui achètent des espaces publicitaires, Google a toujours rejeté ces allégations.

Il affirme que ses résultats sont classés en fonction d'une combinaison d'algorithmes qui tentent de déterminer la pertinence d'une page internet par rapport aux mots recherchés, sans autre critère qui puisse favoriser tel ou tel site. L'origine de cette combinaison, améliorée en permanence, remonte aux fondateurs de Google, Sergey Brin et Lawrence Page.

«Nous consacrons beaucoup d'efforts pour expliquer notre approche de la recherche et la façon dont fonctionne notre classement, et nous écoutons aussi attentivement les inquiétudes des gens», a affirmé le directeur juridique adjoint de Google.

«C'est sur les utilisateurs que nous nous concentrons, pas sur les sites. Etant donné que tout site internet ne peut pas être en haut de nos résultats, ou même apparaître sur la première page de résultats, il n'est pas étonnant que certains sites moins pertinents, de moindre qualité, soient mécontents de leur classement», a-t-il estimé.

Google a révélé cette enquête, la première de cette ampleur aux États-Unis, pour confirmer des informations du site internet Search Engine Land. D'après ce site, qui a dit avoir «reçu un tuyau», elle a commencé en juillet.

Selon les dernières données du cabinet spécialisé ComScore, 66% des recherches des internautes américains se font avec Google. Dans certains autres pays, cette part de marché peut être encore plus élevée, en particulier en Europe.