La Commission européenne, qui s'apprête à réviser la législation de l'UE sur la protection des données, veut donner aux internautes «un contrôle effectif» de leurs informations personnelles et réfléchir au «droit à l'oubli» dans le monde numérique.

«Les internautes doivent avoir un contrôle effectif de ce qu'ils mettent en ligne et pouvoir le corriger, le retirer ou l'effacer selon leur volonté», a indiqué mercredi la commissaire en charge des droits fondamentaux, Viviane Reding, dans un discours prononcé à Bruxelles.

«Plus de contrôle signifie aussi pouvoir changer vos données de place, et qu'elles soient bien retirées du premier site. Si mes précieuses photos sont stockées quelque part sur la toile, que ce passe-t-il si je veux changer d'hébergeur?», s'est-elle interrogée.

Elle a aussi jugé nécessaire de «regarder de plus près» l'idée d'un «droit à l'oubli» sur internet, alors qu'à l'heure de Google, il est devenu très facile de retrouver des informations personnelles mises en ligne, volontairement ou non et parfois des années auparavant.

«Tout le monde a besoin d'espace privé. Pour penser librement, grandir, faire des erreurs, dire des choses stupides, expérimenter, être créatif ou développer n'importe quel autre intérêt», a-t-elle encore souligné.

La législation européenne sur la protection des données personnelles date de 1995, et Bruxelles compte faire des propositions au deuxième semestre pour la réviser et notamment l'adapter à internet, dont l'usage s'est entretemps beaucoup développé.

«Nous sommes confrontés à une toute nouvelle manière de créer et d'utiliser les données», a commenté Mme Reding.

Et de rappeler, en une allusion au fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, que «des entrepreneurs lancent des sites de réseau social en ligne dans le dortoir de leur collège. Des internautes génèrent leur propre contenu et le partagent d'un clic de souris».

Mme Reding a aussi rappelé que la pratique en plein essor consistant à utiliser le contenu des emails et les recherches d'un internaute pour lui envoyer des publicités adaptées, plus ciblées, n'était autorisée que «si les individus en sont totalement conscients et ne s'y opposent pas».