Le ministre indonésien de la Communication a estimé jeudi que l'internet représentait un danger pour son pays à la suite d'un scandale retentissant provoqué par la diffusion à grande échelle sur le web de vidéos sexuelles mettant en scène trois stars.

Le ministre Tifatul Sembiring, élu d'un parti islamique, a indiqué que des mesures étaient à l'étude pour mieux contrôler l'utilisation de l'internet.

«Nous voulons minimiser l'impact négatif d'internet car il est susceptible de détruire notre nation», a-t-il déclaré à la presse.

Un vaste débat s'est engagé en Indonésie après le choc provoqué par la diffusion, il y a dix jours, de vidéos montrant Nazril Irham, surnommé Ariel, vedette d'un groupe de rock, faisant l'amour avec Luna Maya, sa compagne, et Cut Tari, une animatrice mariée.

Les autorités ont tenté, avec un succès mitigé, de limiter la propagation des vidéos via l'internet, twitter, e-mail et DVD pirates.

Certains responsables comme M. Sembiring ont dénoncé la dérive des valeurs morales, sous l'assaut des nouvelles technologies et de la mondialisation, du pays musulman le plus peuplé au monde.

Le ministre de la Communication a indiqué qu'un décret allait renforcer la réglementation contre la distribution d'images pornographiques sur le web.

Les cafés internet, nombreux dans un pays où la possession personnelle d'ordinateurs est faible, et les écoles devront également installer des filtres pour bloquer les sites web proposant des contenus jugés néfastes. «Nous allons appliquer (cette mesure) rapidement», a-t-il indiqué.

Des défenseurs des libertés publiques craignent que le gouvernement n'utilise cette affaire pour renforcer les contrôles de l'internet alors que la liberté d'expression a sensiblement progressé ces dernières années en Indonésie.

Le scandale a pris cette semaine une dimension policière avec la convocation des trois vedettes mises en cause. Elles sont passibles d'une peine de prison s'il est prouvé qu'elles sont bien les personnes filmées, comme le prévoit la loi «antipornographie» adoptée fin 2008.

Les trois stars, qui n'ont pas reconnu leur participation aux vidéos, se présentent comme «des victimes».

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