Une employée d'un hôtel de Reims en France a été licenciée pour faute grave après avoir publié sur un blogue des chroniques relatant sous forme de fiction des anecdotes liées à sa vie professionnelle.

La jeune femme âgée de 31 ans, réceptionniste de nuit depuis 2004 dans un hôtel du centre ville de Reims, publiait depuis novembre 2009 sur Lepost.fr (filiale du Monde) des billets humoristiques intitulés «La minute blonde» dans lesquels elle relatait la vie d'un hôtel à travers des conversations entre collègues.«J'ai construit ces chroniques comme des dialogues de sitcom qui racontent la vie plus ou moins conflictuelle du monde du travail, simplement pour amuser mes lecteurs», a expliqué à l'AFP la jeune femme, qui se fait appeler Jessi (son nom de bloggeuse) pour conserver l'anonymat.

Les billets mettant en scène des personnages récurrents tels «Machine», «Truque», «Minitruque» ou encore un directeur nommé «M. Têtedenoeud» étaient accompagnés d'une photo d'un ourson en peluche prise sur son lieu de travail.

«Même si, comme tout auteur, je me suis inspirée de la réalité, j'ai toujours veillé à respecter l'anonymat de mes personnages et j'ai systématiquement flouté sur les images ce qui aurait pu permettre d'identifier l'hôtel», a assuré la jeune femme qui comptait en moyenne 40.000 lecteurs par jour.

«Dans la lettre de licenciement pour faute grave, on me reproche, outre de venir au travail avec mon ordinateur portable rose, de mettre en péril la sécurité de l'hôtel et de nuire à mes collègues, a-t-elle indiqué. Ce que j'écris est de la fiction et si mon directeur se reconnaît dans un personnage nommé "Têtedenoeud", c'est grave pour lui».

La jeune femme a indiqué son intention de porter plainte pour licenciement abusif. Ni la direction de l'hôtel ni le service communication du groupe Accor n'ont souhaité faire de commentaire sur cette affaire.

Les chroniques de «La minute blonde», suspendues par Lepost depuis la mise à pied de Jessi, ont été remplacées par «La blonde qui dérange» où la bloggeuse décrit son quotidien depuis l'annonce de son licenciement.