Google «s'est planté» en collectant accidentellement des échanges privés entre ordinateurs et des points wi-fi, lors de prises de photos pour ses images panoramiques de rues Street View, a déclaré mercredi son cofondateur Sergey Brin.

Cet aveu intervient alors que deux parlementaires américains ont demandé à l'autorité en charge de la concurrence de vérifier si Google avait violé la vie privée en collectant ces échanges via Wi-Fi, et qu'en Europe les autorités française, italienne et allemande enquêtent aussi sur l'affaire.En France, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a annoncé mercredi qu'elle avait engagé un «contrôle» de Google à la suite de l'enregistrement «par erreur» d'échanges entre ordinateurs par son service de cartographie Street View.

En Italie, l'organisme italien chargé de protéger la vie privée a ouvert mercredi une enquête après la reconnaissance par Google du fait que l'entreprise avait collecté par erreur des données sur la vie privée en réalisant ses vues panoramiques de rues Street View.

«L'enquête sur les pratiques de Google vise à s'assurer que le traitement des données dans le service de panoramiques de rues était légal et équitable», a précisé l'organisme italien.

Google avait déjà reconnu la semaine dernière que les voitures qui avaient parcouru pour son compte les rues de plus de trente pays pour prendre des photos avaient collecté par inadvertance des données personnelles échangées entre ordinateurs et points wi-fi ouverts, qui avaient ensuite été transmises à travers des systèmes non sécurisés.

«Nous nous sommes plantés», a dit M. Brin à des journalistes. «Je ne vais pas chercher d'excuses là-dessus».

Il a ajouté que Google avait «beaucoup de contrôles internes» mais reconnu que «bien sûr visiblement cela n'a pas empêché cette erreur d'arriver» et que le groupe mettait «davantage de contrôles» en place.

Aux États-Unis le représentant Ed Markey (Démocrate) et Joe Barton (Républicain) ont saisi la FTC (Federal Trade Commission) et demandé une réponse avant le 2 juin. L'association Consumer Watchdog a demandé à la FTC d'enquêter sur cette affaire, qu'elle qualifie «d'atteinte flagrante à la vie privée».