Certains utilisateurs imprudents du site de réseau social Facebook pourraient comprendre un peu trop tard l'importance des paramètres de sécurité qui régissent leur compte.

Un nouveau site internet révèle les messages embarrassants mis en ligne par des utilisateurs qui n'ont probablement pas réalisé que leur compte n'était pas sécurisé.

Le site «Openbook» dévoile au grand jour des messages de personnes qui, par exemple, plutôt que de se rendre au travail, font l'école buissonnière. D'autres usagers inconscients ne se gênent pas pour se moquer de leur patron ou encore pour révéler des informations de nature très privée.

Alors qu'il est impossible de trouver des informations disponibles sur Facebook avec un moteur de recherche tel que Google, le nouveau site permet de voir ce que les usagers d'un compte non sécurisé ont écrit. Ainsi, il suffit de taper le nom de la personne et ses plus récents commentaires apparaîtront.

Mais les fondateurs du site internet, qui a été mis en ligne jeudi, soutiennent qu'ils n'avaient pas d'intentions malicieuses lorsqu'ils l'ont mis sur pied.

Ils disent simplement espérer que les utilisateurs naïfs de Facebook en tireront une leçon et qu'ils pourraient en payer le prix lorsqu'ils partagent leur vie privée sur la Toile.

«La confidentialité sur Facebook s'est érodée graduellement...et j'essaie de dire à mes amis "Vous devez faire attention. De manière générale, à moins que vous parcourriez toutes les étapes laborieuses, vos affaires sont publiques"», a expliqué le programmeur originaire de San Francisco âgé de 29 ans, Will Moffat.

«On le dit aux gens, mais ils ne comprennent tout simplement pas alors j'ai pensé qu'il fallait arriver avec quelque chose de nouveau pour vraiment leur montrer et faire en sorte qu'ils comprennent», a ajouté le concepteur du nouveau site.

Facebook compte plus 400 millions de membres et des porte-parole du site ont déjà dit que le Canada représentait l'un de ses plus grands marchés si on considérait les données per capita. D'ailleurs, il est très facile de retrouver des Canadiens inconséquents sur «Openbook».

M. Moffat reconnaît néanmoins que lui et son partenaire d'affaires, Peter Burns, ont eu un dilemme éthique avant de lancer leur site Internet. Mais ils ont décidé qu'ils le faisaient pour le bien public.

«Nous pensons que si ce n'est pas nous qui le faisons, quelqu'un d'autre le fera et cela pourrait être bien pire», a plaidé Will Moffat qui dit espérer que cela force Facebook à modifier son site. Et si nous ne pouvons pas changer Facebook, peut-être qu'au moins, nous pourrons éduquer les usagers pour qu'ils modifient leurs paramètres de sécurité.»

La commissaire à la protection de la vie privée, Jennifer Stoddart, a laissé savoir en janvier qu'elle lançait une enquête sur Facebook après avoir reçu une plainte d'un usager qui disait que les mises à jour de sécurité du site faisaient en sorte que les informations personnelles étaient plus facilement accessibles qu'auparavant.

En 2009, Mme Stoddart avait également enquêté sur Facebook relativement à des inquiétudes concernant la vie privée.