Le président du Venezuela Hugo Chavez a nié dimanche vouloir «contrôler» l'utilisation de l'internet, une question qui divise le pays, tout en réaffirmant qu'il fallait bien une régulation pour la toile qui véhicule aussi selon lui des «courants conspirateurs» le visant.

«Une information fausse, bien évidemment, parcourt le monde comme quoi nous allons mettre fin à l'internet ici, que nous allons le limiter, que nous allons le contrôler», a déclaré M. Chavez au cours de son émissions radio-télévisée hebdomadaire «Allô président».

Au contraire, «ici, l'utilisation de l'internet fait loi», a-t-il poursuivi. «Ici, il y a un décret qui fait de l'utilisation de l'internet une affaire d'intérêt national, c'est quasiment obligatoire».

Mais la toile est aussi une «tranchée» à travers laquelle s'écoulent «sur je ne sais combien de pages, de blogues» des «courants conspirateurs» pouvant aller «jusqu'à des coups d'État», a affirmé M. Chavez.

La controverse sur l'internet était née il y une semaine de la diffusion par le site d'informations en ligne Noticiero Digital d'une «fausse» nouvelle sur le meurtre d'un ministre, un message retiré peu après du site.

Internet «ne peut pas être quelque chose de libre où l'on fait et dit n'importe quoi», avait aussitôt réagi M. Chavez. «Chaque pays doit imposer ses règles».

Mardi, le parlement, où ses partisans sont majoritaires, a approuvé la création d'une commission chargée de sanctionner les sites qui «utilisent internet de façon indue et non éthique».

L'opposition et des professionnels de la communication ont dénoncé un danger de censure.

Hugo Chavez, dont les apparitions dans les médias sont quasi-quotidiennes, utilise les chaînes de télévision, la radio et la presse écrite pour sa communication. Il a reconnu son retard sur l'internet.

Dans son émission de dimanche, il a annoncé sa volonté de créer son propre site, «une tranchée de combat sur la toile», une plate-forme à partir de laquelle informer des «millions» de Vénézuéliens et le monde sur les progrès réalisés par son gouvernement.