Un hôpital londonien propose une thérapie spécialement conçue pour le traitement de la dépendance à l'internet des adolescents, un phénomène qui peut «sérieusement» perturber la vie des jeunes, a-t-on appris jeudi auprès de l'institut.

Annonçant une «première» au Royaume-Uni, l'hôpital Capio Nightingale, dans le centre de Londres, dit avoir mis en oeuvre le programme Young Person's Technology Addiction (Dépendance technologique des jeunes) après plusieurs appels désespérés de parents.

«Passer son temps, sans limites, sur internet, devant les écrans d'ordinateur ou des jeux électroniques, peut (constituer) un sérieux handicap dans la vie» des jeunes, explique le docteur Richard Graham, responsable du traitement.

Les soins sont «adaptés à chaque individu et vont d'un traitement intensif en clinique à des sessions en groupe ou individuelles». «Le principe consiste à renforcer les activités sociales qui ne sont pas reliées à internet et à établir des stratégies afin de faire face aux problèmes qui peuvent survenir en ligne, en particulier le cyber-harcèlement», précise l'hôpital spécialisé dans le traitement des problèmes mentaux.

La thérapie consiste notamment à accroître la confiance des adolescents au cours de leurs rencontres «dans la vraie vie», à l'inverse de contacts sur la Toile (en particulier sur le site de socialisation Facebook), et à les aider à «gérer l'énergie et l'excitation qui suit une séance prolongée de jeux électroniques». «L'accent est mis sur les moyens permettant de se déconnecter», ajoute l'hôpital.

«Nous espérons nous attaquer aux causes sous-jacentes de cette dépendance afin que les "Screenagers" deviennent à nouveau des "Teenagers"», a déclaré le docteur Graham. Le terme «screenagers» désigne les adolescents («teenagers») passant de longues heures devant les écrans («screen») d'ordinateur.

Certains parents ont évoqué des enfants devenant «fous de rage» quand on leur demandait d'éteindre l'ordinateur à tel point que cela a parfois rendu nécessaire l'intervention de la police, a par ailleurs déclaré le Dr Graham dans une récente interview au quotidien Evening Standard.

D'autres cliniques offrent au Royaume-Uni des traitements contre la dépendance à internet, mais ne visant pas spécialement les adolescents.