«Quelle est le niveau de difficulté de la marche jusqu'à la Mer de Glace depuis Chamonix?» ou «Quel est le prix plancher d'un téléphone portable neuf qui soit fiable?» Autant de questions auxquelles un moteur de recherche classique aura du mal à répondre.

Mais en s'adressant aux membres d'Aardvark, l'internaute peut obtenir une réponse personnelle en quelques minutes. Ce service gratuit permet d'interroger son cercle d'amis via l'internet, par courriel, par messagerie instantanée ou sur son iPhone.

«Aardvark analyse le sujet concerné et trouve dans votre réseau de socialisation les personnes les mieux placées pour y répondre», explique Damon Horowitz, un des fondateurs du service.

Contactés par Aardvark, ces «experts» choisissent de répondre, de faire suivre la question à quelqu'un d'autre ou d'ignorer la requête.

Pour éviter de lasser ses proches avec des questions à répétition, Aardvark ne contacte pas le réseau entier: il envoie d'abord la question à une ou deux personnes, jugées les plus susceptibles de détenir la réponse.

Sans réponse au bout de quelques minutes, il sollicite quelqu'un d'autre.

Aardvark se targue de répondre à 90% des questions posées.

«Aardvark est particulièrement bon pour des questions subjectives, des conseils, des recommandations de personnes à qui vous faites confiance,» continue Damon Horowitz. «Beaucoup d'informations que vos amis possèdent sont enfermées dans leur tête.»

Service emblématique de ce qu'on appelle la «recherche sociale», Aardvark vient d'être acheté par Google pour la somme présumée de 50 millions de dollars.

De plus, Google vient d'introduire une fonction «Social Search». Quand l'internaute lance une recherche dans le moteur, Google ramène des résultats issus de son cercle d'amis. Une information dénichée sur le blogue d'un ami, par exemple, risque d'être particulièrement pertinente.

ChaCha est un autre acteur spécialisé dans la recherche sociale. Depuis quatre ans, ce moteur s'appuie sur 50 000 «guides», le plus souvent des étudiants ou des retraités, qui répondent aux questions des internautes. Mais le service explose depuis qu'il a ajouté la possibilité d'interroger ses amis.

«C'est immédiat, pertinent et précis», résume Scott Jones, le fondateur de ChaCha: «Nous nous hissons sur les épaules des meilleurs algorithmes, mais nous injectons l'intelligence humaine.»

D'ailleurs, beaucoup d'internautes pratiquent la recherche sociale sans le savoir. De nombreux membres de Facebook ou de Twitter se servent déjà de leurs réseaux pour obtenir des recommandations de restaurants ou pour l'achat d'un appareil photo.

Devant cet engouement, tous les moteurs de recherche étudient l'intégration de la recherche sociale.

Bing, le moteur de Microsoft, propose dans ses résultats des informations glanées en temps réel sur Twitter et classées selon la réputation de l'auteur.

Chez Yahoo! aussi, la recherche sociale est considérée comme une voie importante. Depuis des années, son service Questions/Réponses permet aux internautes de poser leurs questions à d'autres. Le service attire aujourd'hui 80 millions de visiteurs par mois et recense 10 réponses par seconde.

«C'est une question de rapidité et de confiance dans l'information», explique Shashi Seth, responsable des produits de recherche chez Yahoo!.